Le tribunal de Saint-Gaudens (Haute-Garonne) a débouté mardi une quarantaine de patients souhaitant obtenir du laboratoire Merck la livraison de l’ancienne formule de Levothyrox car ils souffrent d’effets secondaires de la nouvelle formule, a indiqué l’avocat des plaignants.
Le juge des référés, qui a également rejeté la demande d’indemnisation pour « préjudice d’angoisse », a basé sa décision sur plusieurs arguments : « absence de certificats médicaux » sur les effets néfastes du médicaments, « existence de substituts », « seulement 0,6 % soit 15 600 des 2,6 millions personnes traitées par Lévothyrox concernées par ce problème et mise sur le marché par le laboratoire de 218 080 boites », a expliqué Me Jacques Lévy.
La décision du tribunal de Saint-Gaudens va dans le sens opposé à celle du juge des référés de Toulouse, qui avait condamné le 14 novembre le laboratoire à fournir « par le biais des circuits de distribution et de commercialisation, sans délai » le produit ancienne formule aujourd’hui dénommé Euthyrox à 25 patients de la Haute-Garonne.
Merck a fait appel de la condamnation toulousaine, qui était assortie d’une astreinte de 10 000 euros par jour et par infraction constatée.
Me Lévy a dit qu’il interjetait appel de la décision de Saint-Gaudens.
Ce jugement « reprend les arguments de Merck sans tenir compte des nôtres », a déploré Me Lévy à l’AFP.
Il a assuré que les absences de certificats médicaux s’expliquent par « le refus des médecins d’en faire sur le conseil du Conseil du l’ordre » et que les chiffres donnés par le laboratoire ne représentent pas la réalité du terrain.