C’est un article de Slate, donc américanophile à souhait, mais il montre que le conflit change d’échelle. C’est d’ailleurs son sous-titre.
En parlant d’armement, on apprend que l’Allemagne vient de commander pour 8 milliards de dollars 35 avions américains de type F-35, celui-là même qui fait rechigner l’US Air Force pour ses mauvaises performances.
L’Allemagne s’aligne donc sur les USA en ne choisissant pas un avion européen. C’est un message pour ceux qui croient encore que l’Allemagne tient à l’Europe.
Cela fait des mois que l’Ukraine et son président Volodymyr Zelensky militent activement pour obtenir des États-Unis et de ses alliés l’envoi de systèmes de défense antiaérienne à longue portée MIM-104 Patriot, les plus efficaces pour contrer les missiles les plus sophistiqués pouvant être envoyés par Moscou sur les infrastructures et populations civiles du pays.
Alors que les attaques continuent avec plus ou moins de succès et que, alors que le mordant hivernal s’abat sur le pays, les infrastructures énergétiques du pays menacent chaque jour un peu plus de s’effondrer, Kiev semble être sur le point d’obtenir gain de cause.
Selon CNN, les États-Unis seraient ainsi en train de finaliser leur plan pour l’envoi de ces précieux systèmes, largement éprouvés en Irak ou en Afghanistan, à l’Ukraine. Il ne manquerait, selon le média américain, que la signature du secrétaire à la Défense Lloyd Austin, puis l’imprimatur de Joe Biden, pour que le pays autorise le transfert de cette technologie aussi avancée que sensible.
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L’Iran en ligne de mire
L’arrivée probable en Ukraine du Patriot, système purement défensif, provoque bien entendu l’ire du Kremlin, qui a déjà expliqué que le bouclier antimissile serait « une cible légitime » pour ses armées s’il était installé dans les cieux ukrainiens.
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Elle constitue pourtant un changement de nature assez net de la guerre, qui gagne en ampleur internationale. D’une certaine manière, en fournissant ou en autorisant la fourniture de Patriot à l’Ukraine, Washington poursuit sa lutte à distance contre la Russie, mais intensifie également celle qu’elle mène contre l’Iran : ces systèmes sont déjà utilisés dans divers pays du Moyen-Orient, notamment en Arabie saoudite, pour contrer les menaces iraniennes dans la région.
Selon Washington, Moscou chercherait à massifier un peu plus le soutien technique et militaire que lui fournit Téhéran depuis quelques mois, déjà décrit comme « sans précédent » – missiles et drones suicide ont déjà été commandés et livrés en masse. L’Iran aide ainsi la Russie à arroser l’Ukraine de divers projectiles qu’elle ne peut elle-même plus produire.
Moscou chercherait à se procurer des stocks conséquents de missiles balistiques auprès de l’Iran, notamment des Fateh-110, afin de continuer sa campagne de destruction systématique de son voisin. Pour ce dernier, comme pour sa population, ces acquisitions sont inquiétantes en l’état, malgré les limitations que s’impose Téhéran dans la portée des missiles livrés, de peur d’une trop vive réaction internationale.
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