TV5 Monde a interrogé un spécialiste belge de la défense qui a émis des propos assez contrariants pour le camp occidental.
Les alliés internationaux de l’Ukraine s’efforcent de fournir davantage de défenses aériennes à Kiev, « une priorité » selon Jens Stoltenberg. « Mais la base industrielle européenne n’a pas été calibrée pour soutenir un tel effort de guerre » souligne Nicolas Gosset, chercheur en Belgique au Centre d’études de sécurité et défense de l’Institut royal supérieur de défense (IRSD). « C’est particulièrement vrai pour les munitions » ajoute-t-il. (TV5Monde)
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En d’autres termes, l’Allemagne mise à part – qui a décidé de jeter 100 milliards en réarmement dans la bataille, mais qui ne seront pas « opérationnels » tout de suite –, la désindustrialisation européenne ne permet pas à l’OTAN de soutenir l’Ukraine dans un conflit de longue haleine. Alors qu’on entend partout que le camp occidental cherche à épuiser la Russie, militairement et économiquement, en l’engageant dans un conflit à l’afghane (2001-2021).
Il y a donc une limite à cette stratégie de l’épuisement. C’est peut-être pour cela que l’option nucléaire est désormais avancée par Soltenberg, qui obéit au Pentagone :
« À partir de lundi, plus de 50 avions militaires de l’OTAN s’envoleront au-dessus de l’Europe pour un exercice de “dissuasion nucléaire” » , relate aussi le journal italien. Le nom de l’opération : Steadfast Noon. « Il s’agit d’un entraînement de routine, qui a lieu chaque année et l’annuler serait un mauvais signal [adressé à la Russie] », a souligné Jens Stoltenberg [Europe 1]. Une opération « au cours de laquelle les forces aériennes de l’OTAN s’exercent à l’utilisation de bombes nucléaires américaines basées en Europe lors de vols d’entraînement, sans armes réelles », ajoute Reuters. (touteleurope.eu)
Nous voilà rassurés : il ne s’agit que d’un exercice de « routine »...
D’autres ne sont pas de cet avis.
L'#OTAN va mener un exercice de dissuasion intitulé Steadfast Noon. Gare au dérapage ! Se souvenir de 1983 avec les manœuvres Able Archer. A l'époque, les Soviétiques crurent à une attaque ! L'officier russe Stanislav Petrov sauva le monde en n'appliquant pas les procédures. pic.twitter.com/UQYXpNE4jp
— Europhobe (@Europhobe) October 14, 2022
Au-delà de la question militaire, les pays européens ont de plus en plus de mal à tenir leur économie, leurs prix, et leur paix sociale. C’est là où la stratégie de l’enlisement de la Russie dans le conflit montre ses limites : les conséquences sociales de la guerre peuvent faire sauter les régimes dits démocratiques des pays européens !
On n’en est pas encore là en Allemagne et en France, mais la semaine de pénurie de carburants et les semaines de coupures électriques qui arrivent n’augurent rien de bon pour les démocratures de Scholz et Macron.
Philippe Murer : L'auto-sanction et le suicide de l'Europe.
''La crise vient d'une décision absolument jamais vue dans l'histoire, c'est que les pays d'Europe se sont passés d'un tiers de leur approvisionnement d'énergie d'un coup.
➡️La Vérité Diffusée pic.twitter.com/XJmlG3M4aA
— A__SAMEDI (@_samedi_) October 17, 2022
C’est la limite de la stratégie de la guerre longue qui devait bénéficier au camp occidental, qui a oublié son peuple, qui est lui avide de paix et de maintien de niveau de vie. Or, les deux sont littéralement en train d’exploser.
Un sondage chez Hanouna a donné le public majoritairement contre le soutien militaire français inconditionnel à l’Ukraine.
Et l’émission d’Hanouna, les politiques le savent très bien, et c’est pour ça qu’ils le draguent, c’est le thermomètre social.
À propos d’aide, les Américains viennent de décider d’une nouvelle aide de 725 millions de dollars au bénéfice de l’Ukraine, dans laquelle ils incluent l’envoi de 23 000 obus.
Le Pentagone a annoncé que les États-Unis allaient fournir 725 millions de dollars d’aides supplémentaires à l’Ukraine, ce qui porte à 18,3 milliards la somme totale allouée par Washington en soutien à Kiev. Ce nouveau lot comprend des munitions de Himars – un lance-roquettes monté sur des blindés légers très utile lors des contre-offensives que mène l’armée ukrainienne –, 23 000 obus d’artillerie, 5 000 mines anti-blindés, 5 000 armes anti-char ou encore 200 véhicules de transport. (L’Express)
Or, 23 000 obus, c’est la moitié de ce que tire chaque jour l’artillerie russe contre l’armée ukrainienne, qui tire elle difficilement 5 000 obus par jour.
L’Amérique, qui n’a pas envie de toucher à ses stocks stratégiques, vient donc de fournir à l’Ukraine de quoi tenir... 5 jours.