Les subventions sont un outil de subversion. La culture et les médias en France en sont un bon exemple.
Au moins deux conditions sont nécessaires pour qu’une démocratie ne se transforme pas en tyrannie. Les droits fondamentaux doivent servir de garde-fous, et des contre-pouvoirs équilibrés doivent empêcher la concentration des pouvoirs.
Outre la séparation entre l’exécutif, le législatif et le judiciaire, l’équilibre des pouvoirs et le fonctionnement de la démocratie reposent en grande partie sur l’indépendance et le poids de la presse et de la société civile. Mais en France, cette indépendance est compromise : la presse et les associations sont subventionnées.
Officiellement, les subventions versées par l’État sont censées garantir leur indépendance. Il n’est pourtant pas difficile de comprendre en quoi la subvention publique est un outil de subversion : comment demeurer objectif quand on est à la fois juge et partie ? Par exemple, sera-t-il aussi évident de dénoncer la dépense publique et les gaspillages quand on en bénéficie soi-même ?
À l’approche des élections régionales, le gouvernement s’est lancé dans une campagne anti-Front national. Sans être partisan du FN (loin de là), on ne peut que s’inquiéter d’une frontière aussi poreuse entre le pouvoir et les partis : en théorie, les élus se concentrent sur l’exercice du pouvoir, pas sur leur succession (ou leur réélection).
Il est moins choquant que la presse s’engage de plain-pied dans la campagne électorale. Mais, là encore, le fonctionnement de la démocratie française laisse à désirer.
En Île-de-France, de nombreux partis « outsiders » dont « Aux Urnes Citoyens » n’ont pas eu les mêmes chances de présenter leur programme et de débattre que les partis « insiders » (EELV, Debout la France, les Républicains, le PS, le FN). D’abord, il y avait les attentats, qui ont, à juste titre, pris le pas sur les régionales. Mais ensuite, il ne restait que peu de temps, et seules les listes les « plus importantes » ont pu trouver leur place sur les ondes. Ce fut notamment le choix de France 3 Île-de-France, télévision publique, qui a refusé d’inviter les listes outsiders à un débat télévisé puis de leur permettre de présenter leur programme.