Si au moins elles avaient la qualité technique de nombre de séries américaines, on pourrait presque pardonner leurs moments de propagande, mais les séries françaises sont de surcroît moches et mal jouées. Et puis nous parlons de moments de propagande là où il s’agit tout de même de passages bien gras et bien lourds – dans son sens célinien – d’endoctrinement grossier. Il est vrai que nous ne connaissons que très mal les séries françaises, mais les trois dont nous allons parler sont des synthèses.
Loin de nous, en 2004, débutait déjà la série Plus belle la vie, stupide série télévisée sans fin qui délivrera plus de 4 000 épisodes à ce jour (avec heureusement un succès décroissant, passant de 6 millions de spectateurs à 3 millions en 2020 – ce qui est déjà effroyable). Suivant l’actualité pour la transformer en moments de propagande, elle inclura dans des scénarios écrits au fil de l’eau les débats les plus progressistes pour mieux les avaliser et les faire ingurgiter par un spectateur hypnotisé et devenu dépendant.
La délinquance à #Marseille selon "Plus belle la vie" : Abdel se fait agresser gratuitement par Jean, Patrick et Célestin...
Tellement réaliste !Merci pour ce moment @PBLVofficiel ! pic.twitter.com/AwP8XV0XU0
— Napoléon (@tprincedelamour) August 19, 2019
Ne nous cachons pas, nous ne sommes pas très favorables aux séries qui ne sont que l’adaptation de la « captivité marketing » du monde de l’industrie au monde du cinéma. Une fois prisonnier de la série, le spectateur enchaînera les épisodes dans un binge-watching compulsif stimulé par la dopamine dévorant son cerveau.
Comme l’évoquait Alain Soral dans une de ses vidéos, la série pourrait être un format parfaitement adapté pour offrir au public sans l’écorner la longueur des œuvres de Balzac par exemple. Las, ce sont d’interminables épisodes abêtissants qui sont préférés par les productions – mais aussi par les spectateurs qu’il conviendrait pourtant de pousser vers le haut comme le faisaient les émissions des premières années de la télévision.
En 2017, TF1 lance Demain nous appartient, une copie caricaturale de Plus belle la vie. Surfant sur l’actualité et tous les délires progressistes, elle participe à éveiller (sur le mode « woke ») son public comme le fait sa grande sœur de la 3e chaîne. Cette année 2021, elle a atteint son 1 000e épisode, signe évident de la pauvreté de son contenu, ou au minimum sa répétitivité, car comment être bon et original sur un tel nombre d’épisodes ? Même Frank Zappa s’était arrêté à une centaine d’albums – et encore tous ne sont pas bons.
Le bingo de la déconstruction, c’est exceptionnel. pic.twitter.com/czDJyLfEZk
— Johann Margulies (@JohannMargulies) October 28, 2021
En 2021, France 2 s’essaye au genre aussi, les moyens et le dynamisme du privé en moins visiblement. Elle s’appellera L’École de la vie et raconte l’histoire de Vincent, un professeur d’histoire-géographie. Comme ses prédécesseurs, la propagande et le politiquement correct recouvrent d’une écœurante guimauve des dialogues sans originalité et bien peu réalistes.
[Thread] Oubliez le lycéen qui bouscule sa prof impuissante au son de « wallah sur l’coran ». Dans le monde merveilleux du service public, les profs musclés règlent leurs comptes aux méchants élèves racistes. (« L'École de la vie », France 2). pic.twitter.com/NVBec1tEZ6
— SanglierSympa (@SanglierSympa) October 27, 2021
Bien peu réalistes disions-nous, car la réalité, c’est plutôt ça :
Dans la vrai vie , le quotidien des prof c'est des insultes , des menaces , des flingues fictif sur la tête , des décapitation et ca et de bon élèves sûrement pic.twitter.com/N6KlfzAjrA
—(@BlackCat002742) October 27, 2021
Bref, on se demande (feignons l’ignorance) qui programme ces chefs d’œuvre cinématographiques, qui les réalise et qui les diffuse. Le mâle blanc hétérosexuel finissant toujours par être le fouteur de merde devant un parterre créolisé, inclusif et éveillé mais victime du salaud de petit Blanc.
Petit Blanc qui pourtant se retrouve seul face à tous, vilipendé par la foule, pas très loin du lynchage, bouté de sa classe manu militari par son professeur de gauche (mais visiblement adepte des châtiments corporel lorsque la République est en danger), bref d’une nuisance réelle parfaitement nulle – mais bouc émissaire véritablement persécuté.
Parodiant Hegel en le renversant, Debord prophétisait : « Dans le monde réellement renversé, le vrai est un moment du faux ».
Rions sur la tolérance intolérante, avec South Park :