Avertissement
Le moment est important : le député François Ruffin a été attrapé par la patrouille en train de ne pas insulter Étienne Chouard, et cela lui a valu les foudres de la LICRA qui se prend pour la Haute Cour de Justice ou le Comité d’Éthique Politique de notre pays.
On diffuse le communiqué suivant in extenso même si nous en avons déjà parlé ce jour : ceci pour que certains lecteurs un peu trop naïfs prennent conscience du culot de cette association antiraciste qui se mêle de ce qui ne la regarde pas.
Ruffin et Chouard étant blancs tous les deux, pourquoi la LICRA fourre-t-elle son nez dans cette affaire franco-française ? Où est le racisme ?
Mais gageons que Mario Stasi a su trouver les amalgames nécessaires pour relier l’axe Ruffin-Chouard à la Shoah, ou du moins à Vichy.
Obsession quand tu nous tiens...
Les mots engagent, qui plus est lorsqu’ils sont prononcés par un élu, un député de la République dans l’enceinte même de l’Assemblée Nationale. Le député de la Somme, François Ruffin, membre de la France Insoumise de Jean-Luc Mélenchon, n’échappe pas à cette règle et le discours qu’il a prononcé il y a quelques jours pour présenter sa proposition de loi relative au référendum d’initiative citoyenne est une source de colère et d’inquiétude pour les républicains universalistes que nous sommes, à la LICRA.
Il y a d’abord la tonalité générale de son discours qui emprunte à une violence et une logorrhée populiste opposant le peuple et les « élites » et qui n’augure rien de bon. Quand il déclare notamment « Honte à vous les politiciens qui vous goinfrez de petits fours, de salaires à vie, de vaisselle à 500 000 € (…) Honte à vous, l’élite qui traînez votre peuple dans la misère. », on peut légitimement s’interroger sur les effets de tels mots sur le sentiment démocratique et sur une opinion déjà installée dans une défiance mortifère à l’égard des élus et des institutions du pays. Mais après tout, cela relève de la libre expression, du débat politique à l’issue duquel chacun devra rendre compte de ce qu’il a dit et fait devant le suffrage universel.
Mais là n’est pas finalement, le plus grave dans le discours de François Ruffin. Le plus grave est en effet intervenu lorsqu’il a exprimé, au sujet du référendum d’initiative citoyenne, des remerciements inattendus : « Oh, il n’a pas fleuri par hasard, il a fleuri parce que des hommes de conviction, nommons-les, Etienne Chouard et ses amis, ont semé, ont arrosé, depuis des années ». Puisque Monsieur Ruffin a choisi de nommer Étienne Chouard, nul ne doit ignorer l’idéologie d’un homme qui figure désormais au Panthéon des Insoumis sans que cela ne suscite, en dehors de Clémentine Autain, la moindre réprobation du parti de Jean-Luc Mélenchon.
Étienne Chouard est un complotiste. Pour lui, Thierry Meyssan, pape du négationnisme depuis les attentats du 11 septembre, est un « résistant ». Sur son blog, Étienne Chouard a recommandé la lecture d’auteurs complotistes, comme Antony C. Sutton, ou antisémites, comme l’hitlerolâtre Eustas Mullins. Étienne Chouard ne rechigne pas à sombrer lui-même dans l’obsession des Juifs , écrivant que « Rotschild a besoin de (l’amalgame stupide) de l’antisémitisme pour rester intouchable et impuni » et a « objectivement un intérêt personnel puissant à ce que l’antisémitisme soit virulent un peu partout dans le monde ».
Surtout, Étienne Chouard est une passerelle qui organise les transferts idéologiques entre extrême-droite et extrême-gauche qui entretient la confusion et un discours ambigu. Car sa notoriété, Étienne Chouard la doit à ceux qui ont bien compris le message qu’il voulait adresser et aux applaudissements dont il a été l’objet, des années durant par les milieux soraliens sur le site d’Égalité et Réconciliation.
François Ruffin est un élu de la République. Il porte l’écharpe tricolore. Son parti a recueilli 7 millions de voix lors de la dernière élection présidentielle. Cette situation l’engage et lui donne des devoirs. Le premier étant de ne pas engager un dialogue cauteleux avec des ennemis de la République, avec les milieux glauques qui organisent depuis des années, la convergence des extrémismes dans un brouet complotiste dont chacun sait la place qu’il occupe dans la prolifération de la haine.
La déclaration d’amour de François Ruffin à Étienne Chouard ne peut rester sans réponse et Jean-Luc Mélenchon ne saurait rester plus longtemps silencieux devant une telle faute. Dans ces temps troublés où la tourmente dispute à la colère, la République, au Palais-Bourbon, a besoin, sur tous les rangs, de serviteurs et non pas de fossoyeurs.
Mario Stasi,
Président de la LICRA