Le Conseil d’Islington à Londres a décidé d’empêcher Gilad Atzmon de se produire avec les Blockheads ce 21 décembre. Cette décision scandaleuse, prise par le Conseil, est le résultat de la pression exercée par un seul ardent militant pro-israélien qui avait déclaré qu’il n’assisterait pas au concert si Gilad était sur scène. Il n’habite pas à Islington.
Gilad Atzmon a été décrit par le Guardian comme le musicien le plus brillant du jazz britannique. Il a obtenu la récompense du BBC Jazz Award.
Cette décision représente une violation flagrante des droits fondamentaux de Gilad Atzmon et un crachat au visage des amoureux de l’art et de la musique.
Nous assistons à la disparition d’une société libre, telle que nous la connaissons. Les légendaires Blockheads ont écrit à trois reprises au Conseil pour lui demander d’annuler sa décision.
Gilad joue avec le groupe depuis 25 ans. Le groupe a donné plus de 1 000 concerts sans le moindre incident.
La signification de tout ceci est claire. La Grande-Bretagne représente désormais un État orwellien tyrannique. Les musiciens et les artistes ne devraient pas avoir à faire appel à un conseil juridique.
Nous demandons au conseil d’Islington de ne pas céder à la pression et à l’intimidation. Un tel acte créera un dangereux précédent contre la liberté d’expression et l’art.
Pour déposer une plainte en bonne et due forme, cliquez ici.
Pour soutenir Gilad, cliquez ici.
Article traduit de l’anglais par Alimuddin Usmani.
Gilad Atzmon and The Blockheads (extraits) :
Affaire d’Islington : un député britannique fait Téchouva
Ce vendredi 21 décembre, le député britannique Chris Williamson était le seul homme politique à soutenir ouvertement Gilad Atzmon en relayant la pétition en faveur de l’artiste de jazz qui a été interdit de jouer le même jour avec son groupe par les autorités d’Islington.
Ce soutien du leader travailliste Jérémy Corbin a vite dû déchanter. Le lobby pro-israélien s’est immédiatement déchaîné contre lui en réclamant sa démission du Parti travailliste. Un porte-parole du Labour, qui n’a pas eu le courage de donner son nom, a réagi en disant que Gilad Atzmon était un horrible antisémite.
Le député a alors rapidement présenté ses excuses. Voici la traduction de ses tweets :
« Mes excuses
Plus tôt dans la journée, j’ai tweeté une pétition à propos de l’interdiction adressée par le Conseil d’Islington aux Blockheads.
Le Conseil a empêché le musicien de jazz Gilad Atzmon de jouer avec son groupe.
Depuis, j’ai appris que Gilad Atzmon, un ancien soldat israélien, ne se limite pas au monde du jazz. J’ai appris via différents blogs et discours qu’il avait adopté un langage antisémite. Je n’en ai pris conscience qu’après avoir signé la pétition.
Aussitôt que j’en ai été informé, j’ai effacé mon tweet. j’ai toujours condamné toutes les formes de racisme, y compris l’antisémitisme, et je me dissocie avec force des opinions antisémites d’Atzmon.
Par conséquent, je m’excuse d’avoir tweeté cette pétition et je m’excuse d’avoir provoqué du chagrin et de la colère. »
L’affaire a pris des proportions immenses car les médias britanniques les plus importants relayent l’affaire : la BBC, The Sun, le Mirror, et le Daily Mail.
Le groupe de campagne antifasciste Hope Not Hate le considère comme « un antisémite qui a promu le travail des négateurs de l’Holocauste ». De son côté, Gilad Atzmon s’est défendu dans le Islington Gazette en accusant ce groupe d’être « une partie intégrante du réseau sioniste, voué à la promotion de la politique tribale juive ».
Il a également fourni à ce journal les explications suivantes :
« Je suis un philosophe. Et l’histoire consiste à revisiter le passé et à le regarder sous différents angles. J’argumente que si nous ne le faisons plus et que nous fermons le chapitre de l’histoire en ne la soumettant pas à la révision, alors nous la transformons en religion. Le Conseil d’Islington a endossé le rôle du brûleur de livres. Je suis un musicien qui a joué avec les Blockheads au cours des 20 dernières années. Je suis le saxophoniste du dernier album de Pink Floyd ; et mon travail est admiré par une très longue liste d’universitaires. [...] Si je critique [le Premier ministre israélien] Benjamin Netanyahu, ce n’est pas discriminatoire. Bien sûr, je suis très critique envers Israël, mais je ne critique que l’histoire, la politique et la philosophie. »