« Cet événement est l’occasion pour chacun d’entre nous de rappeler le vrai message du Prophète, porteur d’émancipation et de sacralisation de la vie. Comme il est dit à maintes reprises dans le Noble Coran, le Prophète est une bénédiction pour l’Humanité toute entière.
En cette période de troubles et de falsification du message de l’Islam, il est essentiel de le rappeler. »
C’est ainsi que le CFCM présente ses voeux de bonheur et de prospérité aux musulmans de France. Si le Conseil français du culte musulman pose le jeudi 30 novembre comme date de naissance du Prophète, d’autres parlent plutôt du 1er décembre, voire du 12 décembre (mais c’était pour 2016).
Pour éviter de s’y perdre, il est bon de revenir au calendrier musulman qui est lunaire : d’après l’historien musulman Ibn Ishaq (704-768) – qui est le premier biographe du Prophète –, il serait né le lundi 12 Rabî’a (3e mois du calendrier lunaire) vers l’an 570 (référence : Ibn Ishaq, La vie du Prophète Muhammad, traduction française aux Éditions Albouraq, 2001, tome I, p. 122).
La célébration peut donc se faire dans cette période de début décembre.
Cependant, chez les musulmans, tout le monde ne fête pas la naissance de Muhammad (Mohammed en français). Par exemple, les wahhabites y sont hostiles. Soulignons en revanche qu’ils ne voient pas d’inconvénient à fêter (en Arabie saoudite) la naissance du père du wahhabisme, l’hérétique Mohammed ibn Abd al-Wahhab. La célébration de la naissance du Prophète est considérée alors comme une « innovation », voir les propos tenus par l’ancien grand mufti d’Arabie saoudite, Ibn Baz :
« Commémorer la naissance du Messager d’Allâh (Mawlid) ne fait pas partie de l’Islam mais plutôt des innovations que Allah et son Messager ont ordonné de délaisser et dont il faut se méfier, il ne convient pas à celui qui est raisonnable de se laisser tromper par le grand nombre de gens qui le font partout dans d’autres pays. Parce que la vérité ne se fait pas à partir du grand nombre de ceux qui le pratiquent. »
De manière plus prosaïque, sur les forums dédiés, se discute le bienfondé d’une telle célébration : pour certains, l’islam n’a pas besoin d’un jour spécial où ses préceptes seraient particulièrement suivis, car cela équivaudrait à dire que les jours normaux ils le sont moins. Pour les autres, l’aspect festif n’entre pas en contradiction avec les principes du Prophète.
Chacun pourra donc trouver son compte selon sa foi et la forme qu’il lui accorde.
Pour plus de précisions sur la question, voici la vidéo d’un jeune savant (très érudit), le Cheikh Islam Ibn Ahmad qui explique que fêter la naissance du Prophète est recommandé (et parfois même obligatoire) :