Ne soyons pas dupes. La république contemporaine est à l’image de l’intelligence artificielle. Nous ne sommes plus au début du XXe siècle où la technologie était encore balbutiante. En ce XXIe siècle, les think tank (groupe de réflexion) travaillent d’arrache-pied, épaulés de la puissance de calcul du Big Data, comme autant de redoutables programmes informatiques malveillants, les malwares, afin de tromper la masse humaine composée d’individus soumis à leur ego.
Dans le siècle de l’égoïsme triomphant, époque de repli sur soi, les êtres humains, enfermés dans le brouhaha perpétuel de l’ego, font face à une force de réflexion inouïe. Pendant que les uns et les autres se déchirent pour des broutilles ou des intérêts personnels, les ennemis, épaulés de l’armure du Big Data, œuvrent tranquillement à l’abri des regards, bien cachés derrière la cascade infernale. Cette cascade est la métaphore du vacarme permanent de la civilisation (médias de masse, sites internet, boîtes de nuit, bruit de la circulation, précipitation moderne, pollution démesurée, déforestation, production de masse des multinationales, etc…)
La foule humaine, disparate et hétérogène, est comparable à un amoncellement de grains de sable. Cet immense amas n’est pourtant pas une montagne mais seulement une dune qui se disperse selon le vent. Cette bourrasque est mauvaise puisqu’elle souffle toujours dans le sens qui éparpille les grains de sable.
Il faut reconnaître que derrière les élections présidentielles de 2017, il y a eu une puissance de calcul importante. La république bananière a engendré au fil des années de multiples contestations qui se sont divisées comme autant de partis politiques. Il fallait que la plus grosse dune du mécontentement vienne s’engluer dans les filets du Front national (Marine Le Pen) et la seconde dans ceux de l’Avenir en Commun (Jean-Luc Mélenchon). Un attentat de trop avant le premier tour assurait l’apparition de Marine Le Pen face à Emmanuel Macron. L’homme au service de la finance fut épaulé pendant une année complète par la puissance de calcul du Big Data. Ainsi, son audience fut assurée. Ce que l’on appelait le phénomène Macron est semblable aux bulles financières qui grossissent, grâce à divers mécanismes ingénieux. Le parti En Marche ! signifie concrètement en marche vers la victoire puisqu’il est épaulé de la force de frappe des médias et du Big Data.
Le second tour de la présidentielle ressemble à la fourchette aux échecs, coup tactique qui consiste à attaquer au moins deux pièces adverses à la fois. Pour que la recette puisse fonctionner, il fallait plusieurs ingrédients :
Pas d’attentats entre les deux tours (musellement des mercenaires terroristes).
Débat lamentable entre Marine Le Pen et Emmanuel Macron. Le Pen devait se montrer agressive et incapable de piloter le pays face à un Macron qui restait égal à lui-même. Le Front national est un parti épouvantail qui sert à canaliser le mécontentement dans le but de neutraliser la contestation (lire à ce sujet l’excellent ouvrage, rédigé en 1987, Réflexions sur les ennemis et la manœuvre de Jean Vaquié).
Appel de la plupart des partis (sauf quelques-uns) à voter Macron contre Le Pen. La stratégie du contre est négative puisqu’elle s’oppose implacablement à un concept au lieu de proposer une solution.
Plébiscite de Macron grâce à la puissance de frappe médiatique : l’opinion publique est sensible à la volonté médiatique puisque la plupart des individus souhaitent se plier au respect humain ou à la multitude.
Soutien officiel des pays étrangers à l’élection de Macron.
Ainsi, logiquement, conformément aux calculs prédictifs, Macron était assuré de la victoire. Il reste maintenant au parti de la finance apatride internationale de diluer ce qui reste de la France dans l’Europe de la tyrannie financière par le démantèlement de son magnifique héritage historique.
Les anciennes idéologies semblent imparfaites face aux algorithmes, dans le siècle du Big Data, puisque autrefois elles étaient rédigées par des êtres humains qui ne possédaient que leur propre force de réflexion. De nos jours, les individus murés dans leur silence égotique sont la proie de schémas de pensée supérieurs (émergence de l’intelligence artificielle et de la robotique). Ce qu’il faut en déduire, c’est que sans réflexion collective humaine, il est tout simplement impossible de s’émanciper de la finance. Goliath est en train d’écraser un David qui n’est plus le bon roi de l’Ancien Testament mais un adolescent qui regarde fébrilement l’écran de son téléphone portable toutes les deux minutes pour ne pas louper une notification.
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