Depuis que souffle le vent Donald Trump et Elon Musk, la peur a changé de camp (toutes choses étant égales par ailleurs). Nous avons été fact-checkés pendant des années – comprendre : nous disions des choses vraies et tout était fait pour nous faire passer pour des complotistes. Mais maintenant, avec toutes les révélations outre-Atlantique, non seulement on s’aperçoit que nous avions raison, mais de surcroît les fact-checkers ont tous été virés – les milliardaires comme Bezos ou Zuckerberg ayant retourné leur veste instantanément.
Las, en Europe, toujours en retard d’un combat (il n’est qu’à voir l’actualité sur la paix en Ukraine, Zelenski et tout ça), la vieille pie (c’est affectueux) Van der Leyen invente un nouveau fact-checking : le prébunking ! On connaissait le débunking (un des plus historiques fut Loose Change (2005) qui débunka le 11-Septembre, mais là c’était du vrai débunking – ensuite ça s’est détérioré), mais l’on découvre que cela ne suffit plus désormais :
#Prébunking–von der Leyen veut « vacciner la population contre l’information malveillante » avec sa nouvelle arme de propagande
« La prévention est préférable à la guérison », a lancé aux citoyens qui ne l’ont pas élue la patronne de l’UE, en plein délire dystopique.
Une manière de… pic.twitter.com/6qwLnNMjLM
— Frédéric Aigouy (@frederic_RTfr) May 30, 2024
Incroyable, on arrive tout doucement au pré-crime (que ceux qui ne l’ont pas vu courent voir Minority Report, 2002) : plus efficace que de démonter les arguments des opposants, il suffit de leur interdire de parler. La guerre, c’est la paix.
Travaux pratiques
Ces considérations liminaires étant faites, nous allons commencer à fact-checker immédiatement. Et du vrai fact-checking, c’est-à-dire l’inverse du précédent : montrer une information fausse, l’expliquer et la remplacer par une information vraie. Cas concret : Le Figaro, 28 février.
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« Et nous avons eu de très bonnes discussions aujourd’hui, a aussitôt poursuivi le premier ministre. Mais nous n’avons pas discuté... » « Ça suffit ! », l’a brutalement interrompu Donald Trump. Le président des États-Unis, sans un regard pour Keir Starmer visiblement décontenancé, a ensuite donné la parole à un autre journaliste.
Ici, le journalope ment. Et il ment effrontément car il ne peut pas ne pas avoir analysé de près l’incident avant d’écrire son papier. Or, on voit parfaitement que ce n’est pas le premier ministre que Donald Trump interrompt mais un(e) journaliste qui commençait à poser une question.
Il est possible que ce soit le/la même journaliste qui avait déjà épuisé son temps de parole, comme il est possible que ce soit un autre journaliste qui intervenait alors que Keir Starmer parlait encore, ou encore que la question posée était redondante ou mal venue. Le son n’est pas assez clair pour être formel.
Mais, dans tous les cas, ce n’est absolument pas le premier ministre anglais qui est coupé, nous vous en laissons juge :
Trump speaks for the vast majority of us here. "That's enough", enough of YOU. pic.twitter.com/smUj1Tdejz
— Keith (@LonsdaleKeith) February 28, 2025
Leurs mensonges sont tellement de plus en plus gros qu’ils ont un petit air de chant du cygne. Ou peut-être de ce fameux poulet sans tête qui court erratiquement.
Car, comme le martèle Elon Musk avec raison désormais : les médias, c’est nous ! Il faut que disparaissent ces menteurs patentés, ces faiseurs de guerre, ces serviteurs du capital. Qu’ils soient définitivement déconsidérés et que nous devenions la source directe de l’information, sans ces médiateurs (encore ici !) parasites.
You are the media now
— Elon Musk (@elonmusk) November 6, 2024