C’est la grande mode actuelle dans le milieu des fonds souverains, que de faire ses emplettes en choisissant les meilleurs actifs dans les pays cibles. L’Allemagne est aussi aussi l’objet des convoitises chinoises dirigées vers l’achat des fleurons de l’industrie robotique teutonne. Heureusement le gouvernement allemand a mis son veto, en expliquant aux Chinois que certains actifs stratégiques ne sont pas à vendre , surtout quand ils sont achetés avec de la monnaie de singe. Car la relance de la politique d’investissement chinoise consiste à s’approprier des capacités productives à l’étranger, en vue de de se tailler un empire qui permettra à la Chine de dominer les marchés mondiaux. Plutôt que de gaspiller ses réserves dans l’entretien de ses canards boiteux submergés de dettes, la Chine préfère acheter ce qui lui manque en matière de savoir-faire technologique. L’agriculture fait partie de secteurs stratégiques prioritaires dans l’exportation de ses investissements, à un moment où le déficit alimentaire chinois se creuse dangereusement. La Chine a connu des inondations bibliques cet été qui ont ravagé ses récoltes de céréales, ce qui l’oblige à chercher à l’étranger les ressources alimentaires qui lui font défaut. Là encore, elle peut compter sur la trahison des politiques européens jamais à cours d’imagination lorsqu’il s’agit de brader le bien public pour quelques milliards d’euros. Les Etats-Unis et le Canada bradent leurs terres aux Chinois, qui en exportent le produit chez eux. Tant pis pour les Américains, si d’aventure il viendrait à manquer eux-aussi de quoi se nourrir. L’agriculture est devenue un marché mondialisé comme un autre, faisant fi des priorités nationales et de l’héritage commun provenant d’une terre mise en valeur par des générations de paysans. C’est bien le stade ultime de la trahison, quand un gouvernement en arrive à vendre la terre de son pays à des investisseurs étrangers, au mépris de tous les principes de précaution, qui interdisent normalement de compromettre la survie alimentaire de sa population en lui soustrayant ses ressources agricoles. Un peuple sans terre est un peuple nomade condamné à errer éternellement à la recherche de sa nourriture. Voilà l’avenir qui nous attend.
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