Voilà qui fait mauvais genre quand les services publics sont appelés à se serrer la ceinture en temps de crise. Les généreuses pratiques salariales de Paris Habitat, le premier bailleur social d’Île-de-France et ses 122 000 logements sociaux, ne cessent d’être épinglées.
Il y a d’abord eu la Milos, la mission interministérielle d’inspection du logement social en 2013, puis l’inspection générale de la Ville de Paris en 2014, et enfin la maire de Paris, Anne Hidalgo, en 2015. Samedi 30 janvier, Le Parisien révèle les « surprenantes largesses » de cet office public HLM envers ses 3 000 salariés et leurs patrons.
Des salaires de plus en plus confortables (surtout pour les dirigeants)
Chez Paris Habitat, le salaire moyen est de 3 170 euros par mois. Un gardien d’immeuble gagne, lui, environ 2 300 euros bruts mensuels. Mais pour les directeurs, les rémunérations s’envolent.
Les directeurs territoriaux ou en charge d’une branche perçoivent, selon les informations du journal local, entre 6 000 et 7 000 euros par mois. Les directeurs généraux adjoints émargent à 9 500 voire 10 000 euros nets mensuels. Et le directeur général, Stéphane Dambrine (sur la photo), bénéficie lui en plus d’un « parachute doré » de 500 000 euros, en cas de licenciement, écrit le quotidien régional. L’un des directeurs généraux adjoints profite en plus depuis quinze ans d’un logement aidé dans le parc de Paris Habitat, affirme Le Parisien.
L’ensemble des rémunérations a bondi de 20% depuis 2006, avance le quotidien régional. Mais pour les dirigeants, c’est allé encore plus vite. Le Parisien a pu consulter les bilans confidentiels présentés chaque année aux administrateurs de Paris Habitat. Leur lecture révèle qu’entre 2006 et 2014, le poste « organes de direction » est passé de 2,4 à 3,34 millions d’euros, soit un bond de 40%. La faute à un nombre conséquent de directeurs, « 14 ou 15 » en 2014, selon la direction, interrogée par le journal.