« Quel est le problème pour les Palestiniens de capituler ? », se demande l’ambassadeur israélien à l’ONU dans une tribune publiée lundi par le New York Times, à la veille d’une conférence sur la paix et le développement palestinien coorganisée par les États-Unis à Bahreïn.
« Capituler c’est reconnaître que, dans une lutte, continuer se révèlera plus coûteux que se rendre », assure Danny Danon en dénonçant la « position absurde » adoptée selon lui par Saëb Erakat, le secrétaire général de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP).
« Les États-Unis n’ont pas anéanti les peuples allemand et japonais après leur capitulation de la Seconde Guerre mondiale, mais au contraire les ont aidés » à devenir des « superpuissances économiques mondiales », note M. Danon.
Quant à l’Égypte, défaite dans les guerres contre Israël de 1948 et 1973, elle a selon le diplomate israélien « renoncé à l’idée qu’elle pouvait balayer Israël de la région » et est devenue, après la signature du traité de paix israélo-égyptien de 1979, une « bénéficiaire privilégiée de l’aide étrangère et militaire américaine ».
« M. Erakat prend la position inverse : négocier avec Israël est plus coûteux pour le peuple palestinien que les mesures politiques et économiques mises en oeuvre actuellement par l’Autorité palestinienne », souligne l’ambassadeur d’Israël à l’ONU.
L’Autorité palestinienne boycotte la réunion de Bahreïn, à laquelle participent en revanche les puissances régionales du Golfe, l’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis, et au cours de laquelle les États-Unis présenteront le volet économique de leur plan de paix pour le Proche-Orient. Washington espère que 50 milliards de dollars d’investissements pour les Palestiniens pourront être promis à cette occasion.
En appui de sa thèse, Danny Danon décrit une représentation politique palestinienne « scindée, peut-être de façon irrémédiable » entre « l’organisation terroriste » Hamas à Gaza et, en Cisjordanie, une Autorité palestinienne selon lui « tellement corrompue » qu’elle aurait perdu la confiance de 90 % des habitants.
« Le chômage touche plus de 30 % des Palestiniens, dont plus de 50 % à Gaza », poursuit M. Danon, avant de conclure : « Étant donnée la situation dramatique, il est évident que le peuple palestinien a besoin d’une autre voie ».
Mais, regrette le diplomate, « M. Erakat et la direction palestinienne gardent le même cap et refusent le terme de "capitulation". En agissant de la sorte, ils révèlent la vérité gênante sur l’identité nationale palestinienne : elle est motivée non pas par l’édification d’une vie meilleure pour sa population, mais par la destruction d’Israël ».