Cela fait déjà un moment que j’ai remarqué le petit jeu d’économistes ou de financiers, tous formés à l’école de « l’économie », qui alertent publiquement, car les médias leurs sont souvent grands ouverts, le commun des mortels sur les dangers de la continuation telle quelle du mouvement économique global. Et puis tout à coup, on nous dévoile qu’une monnaie mondiale est en préparation, appelée DTS, formellement encore une simple « unité de compte »… Quelques « économistes-financiers » arrivent pour clamer la bonne nouvelle. La vérité, pour ceux qui ont compris le rôle des élites financières cachées à la City, Wall Street n’étant qu’une émanation de la première, est extrêmement simple à comprendre.
Les économistes [...] sont là pour ameuter, inquiéter un public médusé par son ignorance des causes et des effets d’un système duquel ils ont été soigneusement gardés à bonne distance. Les « économistes » de bonne volonté, qui sont au courant des mécanismes en jeu, décrivent ces derniers pour expliquer à tout le monde que l’on va dans le mur, pas d’échappatoire possible.
Ainsi, monte, inexorablement, dans le public ignorant, la vague de l’angoisse, de la peur, de tout perdre, laquelle vague est soigneusement alimentée par la montée du chômage de masse ; chômage découlant lui-même de l’organisation au niveau mondial de la liberté de circulation des capitaux (mais CHUT, il ne faut surtout pas le dire !). Tout comme les prétendus problèmes financiers du monde ont été créés de toute pièce par la centralisation des questions monétaires entre les mains de banques centrales indépendantes – du pouvoir politique mais pas du pouvoir financier – et par le choix délibéré de la dérégulation financière. Là encore, silence radio total, personne ne doit pouvoir faire ces liens intéressants entre tous…
Les médias de masse, aucun n’étant indépendant au sens financier du terme, relaient très consciencieusement cette inquiétude afin de bien faire monter la température du bouillon dans lequel la grenouille collective est plongée. Et puis tout à coup, on commence timidement à entrevoir que l’élite financière a une solution à nous proposer. Cette solution est présentée comme une alternative, la seule alternative possible, à l’effondrement généralisé de la finance mondiale qui aurait pour conséquence de faire basculer l’intégralité de la civilisation à l’ère d’un Mad Max planétaire (étant entendu que les esprits sont parfaitement conditionnés, depuis plusieurs décennies, par les films américains, à une débâcle généralisée de la civilisation).
Cette solution est apportée, à pas de velours, par certains économistes financiers très au fait des « tractations internationales » et surtout du problème collectif tel que ci-dessus décrit. Nous pouvons donner l’exemple de JC Collins, qui est un cas d’école.
Ainsi, se fait jour dans un public soulagé, l’idée selon laquelle nous pourrions collectivement échapper au grand reset financier. Il suffisait d’y penser…
Et la solution vient du FMI, un organe financier international créé par les accords de Bretton Woods dans l’objectif de mettre en œuvre l’ordre financiarisé, c’est-à-dire la domination des élites financières au niveau mondial, auquel nous sommes arrivés. Mais il y a plus, le FMI seul ne suffit pas à la tâche, il a besoin de l’aide de la banque des règlements internationaux (BRI en français, BIS en anglais) comme soutien de son projet. Comme je l’ai déjà expliqué dans ma série de décryptage du système économique global, la BRI, créée en 1930, est la première institution financière du monde à avoir obtenu, sans qu’aucun État n’y voit à redire, le statut juridique d’un État, à la réserve près que cette banque ne supporte en aucune façon la charge collective d’avoir à organiser les relations sociales ; non, cet État nouvelle norme ne répond qu’à une unique préoccupation : mettre en œuvre les intérêts bancaires supérieurs. Cela devrait évoquer à chacun d’autres modèles d’État dans l’État, souverains dans la gestion des intérêts financiers de leurs membres, j’ai cité la City, le Vatican ainsi que tous les États-paradis fiscaux du monde. Mais non, là encore, il ne faut surtout pas que qui que ce soit fasse ce genre de relation de cause à effet. Les États ne doivent pas savoir qu’ils sont d’ores et déjà instrumentalisés, jusque dans leur légitimité juridique et surtout politique.
Ainsi, des organismes – FMI, BRI – traditionnellement grands pourvoyeurs de bien commun se réunissent pour sortir le monde de la catastrophe bruyamment annoncée. Ils vont engendrer un panier de monnaie, qui sera une unité de mesure, permettant de sortir les échanges internationaux de la suprématie du désormais uniformément détesté dollar américain.