Tout a commencé par un docu bizarre, comme on peut en trouver sur Arte, la chaîne antinazie de la réconciliation franco-allemande. On a pioché dans notre fond de vidéos, on a cliqué sur Mon frère, ma bataille, qui ressemblait à une chanson du mec mort en hélico, au-dessus de l’Afrique. Le début est étrange, ce sont deux frères l’un à côté de l’autre : le premier ne bouge pas trop, le second lui parle. Le premier s’appelle Markus, il a été démoli par une bagnole qui lui a roulé dessus et l’a traîné trop longtemps pour qu’il redevienne normal. Il a fait du coma, et puis il s’est réveillé, et à son réveil, il était quelqu’un d’autre. C’est comme ça que ça a commencé.
Normalement, les films sur les gens qui souffrent, c’est pas du facile à regarder. Là, le Markus, c’est ce qu’on peut appeler un légume. Eh bien vous allez pas nous croire, mais au bout du doc (10 ans de film, quand même), il arrive à communiquer avec ses trois autres frères, car nous sommes dans une fratrie, allemande en plus. Et les Allemands ne sont pas tous des nazis car le frère de Markus le plus impliqué dans ce miraculeux retour à la vie, il s’est sacrifié. Ce qu’il a fait pour son frère, par amour, n’est même pas imaginable.
Après Markus, on a ouvert un doc sur l’ENA, l’école que Macron a fait fermer. Ça raconte l’histoire d’une promo d’un bout à l’autre. C’est mal réalisé, pas touchant, parfois même on a envie de les taper un petit peu, ces étudiants, tellement ils sont égoïstes. Ils ne pensent qu’à leur carrière, le mot carrière est répété un nombre incalculable de fois, et à sortir dans la botte, c’est-à-dire les 10 premiers sur 80. Car ensuite, c’est la super carrière, les grands corps (de l’État), l’inspection des finances, le Conseil d’État, toutes ces merdes.
Ce doc a été réalisé par Virginie Linhart, la fille du maoïste Robert Linhart, qui a lâché son boulot de prof pour entrer à l’usine, et qui en a fait un livre – L’Établi – qui a ébloui tous les trotscards et profs de gauche, ces gens qui n’ont jamais vraiment bossé... Virginie est invitée par la Devillers, qui anime L’Instant Merdique sur France Inter. Et comme L’Instant Merde c’est pas très beau, on a appelé ça L’Instant M, sur Bloch Radio.
Quand on est mauvais, et qu’on n’a pas grand-chose à dire, ou qu’on ne sait pas le dire, on fait un reportage en immersion. Autrement dit, on filme de l’intérieur et on s’efface comme les deux mecs de Strip-tease, qui avaient quand même des idées, jusqu’à ce que ça vire à la télé-réalité.
Virginie parle avec un masque sur la gueule. Déjà, ça commence mal. On supporte pas les gens qui cachent leur bouche. Et puis, son doc suinte la bien-pensance, en focalisant sur les zimmigrés et les femmes, ces êtres de souffrance supérieurs.
- Les femmes de l’ENA souffrent
On s’est fait chier pendant une heure mais pas pour rien, car ce qui nous a sauté aux yeux, c’est le rapport entre Markus, ses frères, et les branleurs de l’ENA. Attention, pas branleurs dans le boulot, branleurs de vanité. Pas étonnant qu’ensuite ces abrutis deviennent des préfets qui interdisent des concerts ou des manifestations, des conseillers ministériels qui tuent des entreprises ou qui foutent des milliers de travailleurs au chômage. Ce sont les larbins techno du pouvoir profond qui n’aime pas la France. On trahit, parce que c’est bien payé, de faire ministre ou dircab.
L’ENA, on n’a rien contre, mais c’est le drame français : 70 gus en haut de la pyramide sociale, plus 10 qui seront la cerise sur ce gâteau, et tout ça pour quoi ? Pour une politique de merde destinée à détruire les libertés, emmerder les gens et savater la nation. Vous allez nous dire, Macron a supprimé l’ENA, mais il n’a pas supprimé la corruption gouvernementale. Et le problème, il est là. Comment voulez-vous que ces futurs dirigeants soient de notre côté quand ils choisissent le nom suivant pour la promo ?
Le mec au micro : « Bon, on avait trois noms, on avait Ungary Bouta Bataille [impossible de retrouver ce nom mal prononcé, désolés, NDLR], pardon, on avait, on avait Joseph Kessel, et on avait Hannah Harendt. Le nom de promotion (2020) c’est Hannah Harendt ! »
Et tout le monde d’applaudir, comme si c’était une victoire contre le Mal. Là où on veut en venir avec cette démonstration un peu lourde, c’est que le frère de Markus, flanqué de ses deux autres Brüder, fait mille fois plus de bien que tous les 80 énarques réunis. Il y a ceux qui pensent à l’autre, au souffrant, au fragile, au prochain, et ceux qui ne pensent qu’à leur gueule, qui n’en ont rien à foutre des autres. Et à l’arrivée, on le comprend tous à la fin de sa life, c’est l’amour qui compte. Celui qu’on a donné, celui qu’on a reçu. Et si on a peu donné, on recevra peu.
Comprenez bien qu’on n’en veut pas personnellement aux brillants étudiants de l’ENA, mais que du point de vue de l’Amour, de ce qui compte, ils ne sont rien. En Amour, les frères de Markus leur mettent une branlée. Vous allez nous dire, l’amour, c’est bien, mais ça remplit pas le frigo. Eh bien détrompez-vous : normalement, quand on fait du bien aux autres, on reçoit plein de choses du Ciel, c’est étonnant, mais ça marche. Il y a 2 000 ans, un type spécial a expérimenté ce truc, et ça a marché, mais alors du tonnerre de Dieu. Tellement que le CRIF de l’époque l’a éliminé, parce que ça aurait pu contaminer toute la société, et le reste du monde. Ce qu’il s’est passé, d’ailleurs. Là, on parle d’un vrai virus, mais d’un bon virus, pas celui des frères Bancel & Bourla.
S’occuper des autres est digne. Pompier, infirmier ou infirmière, c’est noble. C’est pourquoi le Sanhédrin d’aujourd’hui – ces sorciers sortis de l’ENA qui conduisent les affaires – les met dans la merde, les paye mal, les fait tabasser parfois. Rien n’a changé, en 2 000 ans, de ce point de vue.
Les gens qui ordonnent aux policiers de tabasser des infirmières et des pompiers sortent en général de l’ENA, pas de la fratrie Markus. Honte à ceux qui se prêtent à cette infamie. C’est tout ce qu’on a à dire.