Récompensé de ses bons et loyaux services par un poste de porte-parole du Président le 29 août 2017, l’ancien journaliste n’apparaît plus que par intermittence. Il ne tweete quasiment plus, se bornant à alimenter le compte officiel de l’Élysée, et s’épanche peu dans la presse. Mais lorsque c’est le cas… cela vaut le détour !
Le Monde a publié samedi 5 mai un long article explorant la pratique du pouvoir très « verticale » d’Emmanuel Macron, qui se comporte bien souvent comme un monarque plutôt que comme un élu. Sans le vouloir, Bruno Roger-Petit a apporté de l’eau au moulin des journalistes, en livrant des citations d’une dévotion hallucinante pour le Président.
Ainsi, commentant la venue d’Emmanuel Macron à la basilique de Saint-Denis, qui abrite les sépultures des rois de France :
« Cette visite était nimbée des forces de l’esprit. Il y a, chez Macron, l’idée de transmission. Il place sa présidence dans la continuité des gouvernants qui l’ont précédé. Il se sent dépositaire de l’histoire. »
Avec BRP, la courtisanerie prend même des atours mystiques, lorsqu’il donne son avis sur la pratique régulière des bains de foule par le Président :
« Pour lui, le toucher est fondamental, c’est un deuxième langage. C’est un toucher performatif : “Le roi te touche, Dieu te guérit.” Il y a là une forme de transcendance. »
L’entourage du Président, pourtant expert dans l’art de la flagornerie - que l’on se souvienne de Christophe Castaner louant la « dimension amoureuse » de sa relation à Macron – a sans doute trouvé là son maître.
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Lors de sa visite aux États-Unis, le chef de l’État a prononcé un discours devant le Congrès américain. Un exercice auquel tous les présidents de la République excepté François Hollande se sont pliés, mais qui pour Bruno Roger-Petit revêt ici une symbolique exceptionnelle : « Quand Emmanuel Macron parle au nom de la France et que l’Amérique l’écoute ». En toute simplicité républicaine.