Bruno Roger-Petit, éditorialiste de Challenges et représentant de la police de la pensée, vient d’être nommé par Emmanuel Macron au poste de porte-parole de la présidence de la République. Le choix n’est pas étonnant, vu la proximité du journaliste avec le chef de l’État, qui est de notoriété publique. Florian Philippot a même twitté : « La fonction ne change pas, elle est juste officialisée. »
Bruno Roger-Petit a tout de même pris la précaution de supprimer son compte Twitter. Serait-il gêné qu’on puisse lui opposer certains tweets qui seraient en porte-à-faux avec ce qu’il va énoncer depuis l’Élysée ? En tous les cas la communication de l’Élysée débute de manière particulièrement incisive. Emmanuel Macron vient de qualifier le gouvernement du Venezuela de dictature.
En parfait chien de garde du système, Bruno Roger-Petit s’insurgeait en 2014 que Frédéric Taddéï puisse à nouveau inviter l’humoriste franco-camerounais Dieudonné dans son émission. Bruno Roger-Petit fait une véritable fixette sur Dieudonné, comme le démontrent des articles récurrents sur le sujet.
Sa virulence atteint des sommets lorsqu’il rédige un article consacré à la question de « l’influence juive » de Manuel Valls, évoquée par Roland Dumas face à Jean-Jacques Bourdin. BRP n’hésite pas à parler de « France contaminée par Dieudonné », comme si l’humoriste était porteur d’une infection :
« Appliqué à Manuel Valls, ce “politiquement incorrect”, vertu falsifiée de l’époque inventée par les profanateurs de République de tous bords, est plus que malvenu dans une France contaminée par Dieudonné et autres colporteurs de l’antisémitisme réanimé, propagé par sous-entendus et messages codés, sous couvert d’humour et de liberté d’expression »
Il semble que le pouvoir ait fini par récompenser Bruno Roger-Petit pour son zèle face à un authentique humoriste antiraciste, en le nommant à un poste de haut rang. On peut craindre qu’au sommet du pouvoir il puisse mieux réprimer les opposants. On attend la prochaine nomination de Philippe Tesson au ministère de la Culture, ou bien celle de Patrick Cohen au ministère de l’Intérieur.
Un tweet de Bruno Roger-Petit daté du 24 mars 2013 :