« Dès qu’il est question d’un référendum populaire, Mussolini n’est pas loin, ça a commencé comme ça. Et Mussolini et Hitler. Dès que l’on fait appel au peuple, le peuple dirige vers la dictature tout un pays, il faut se méfier de ça. »
Comme quoi écrivain prolifique ne rime pas forcément avec intellectuel aiguisé. Invité sur la matinale – prise en otage et occupée par le duo Demorand-Salamé – de France Inter le 20 décembre 2018, l’écrivain et metteur en scène Jean-Claude Carrière a infligé aux auditeurs des pensées et sentences d’un niveau dérangeant.
Dites, Léa & Nicolas, pourquoi inviter des personnalités qui répètent en boucle la doxa dominante, celle pour laquelle vous avez été élus quasiment à vie ?
Jean-Claude est peut-être un grand scénariste (son CV cinochard s’étale sur 60 ans, entre Deray, Bunuel et Broca), mais pour ce qui concerne la compréhension du politique, on tombe de la falaise.
Certes JC a 87 ans et le milieu du cinéma est extrêmement conservateur, conservateur de ses privilèges, s’entend. Mais on connaît des types qui disent des choses originales à 90 ans. Pour un auteur confirmé, quel manque de touche personnelle !
Jean-Claude Carrière #giletsjaunes "Dès qu’il est question d’un référendum populaire Mussolini et Hitler ne sont pas loin" #le79Inter pic.twitter.com/nQfYFzcHTj
— France Inter (@franceinter) 20 décembre 2018
Malgré cette analyse politique que ne démentirait pas une collégienne, la Salamé considère son invité comme un « médecin de l’âme », un « maître de sagesse »... Et elle lui pose la question inévitable des Gilets jaunes, avec une réponse bien induite :
« Quel regard vous portez sur cette soudaine, violente éruption de colère qui a traversé la France ? »
Mais soyons justes. Ici JC est invité (en 2017) pour un de ses nombreux ouvrages – Du nouveau dans l’invisible – sur la radio communautaire RCJ. Il se montre beaucoup plus à l’aise avec l’invisible qu’avec le politique :