Le président nigérian Muhammadu Buhari a affirmé samedi que l’armée nigériane avait « écrasé » Boko Haram dans la forêt de Sambisa, l’un des derniers bastions du groupe islamiste dans le Nord-Est, une nouvelle qui tombe à pic à la veille de Noël pour ce pays en pleine crise économique. L’armée mène depuis plusieurs mois des opérations dans cette forêt de quelque 1 300 km2, située dans l’État du Borno, où des combattants du groupe ont trouvé refuge après des revers militaires.
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Secte salafiste extrémiste à l’origine, Boko Haram s’est mué en mouvement djihadiste à la mort de son fondateur Mohammed Yusuf, en 2009. Les violences du mouvement et leur répression ont fait plus de 20 000 morts et 2,6 millions de déplacés dans le nord-est du Nigeria.
À la veille de Noël, la reprise de Sambisa serait une des rares bonnes nouvelles pour le pays qui traverse d’importantes difficultés économiques : le naira ne cesse de dégringoler face au dollar et les prix du pétrole – 70 % des recettes de l’État – restent bas. L’année dernière déjà, le gouvernement nigérian avait toutefois annoncé que la secte était « techniquement vaincue », après avoir perdu de larges pans de territoire face à l’armée nigériane et ses alliés régionaux.
Mais 12 mois plus tard, ces affirmations restent difficiles à vérifier de sources indépendantes et les islamistes poursuivent des attaques ciblées et des attentats meurtriers, principalement contre des civils. L’accès au nord-est du pays, immense territoire aux confins du Tchad, du Cameroun et du Niger, reste strictement contrôlé par l’armée et le gouvernement, ce qui rend la répression du mouvement djihadiste quasiment impossible à évaluer.