L’énergie atomique est de retour en grâce dans notre pays afin de décarboner tout en réindustrialisant. Mais alors que Paris est embourbée dans une crise politique, Bruxelles prépare le coup de grâce…
C’est un atout unique au monde, un savoir-faire industriel et scientifique exceptionnel, un avantage écologique et énergétique qui devrait être le socle d’une France attractive et prospère.
Le nucléaire français est bien plus qu’une simple source d’énergie : il incarne une filière d’excellence, fruit de plusieurs décennies d’investissements et d’innovations. En 1945, le général de Gaulle charge deux éminents scientifiques, Raoul Dautry et Frédéric Joliot, de créer une organisation capable d’établir la prééminence française dans la science atomique. Ainsi naît, cette même année, le Commissariat à l’énergie atomique.
Depuis cette date, la France a su développer un modèle unique. Un choix devenu incontournable avec la crise pétrolière de 1973, qui avait mis en lumière la vulnérabilité des économies occidentales face à leur dépendance aux énergies fossiles. Sous l’impulsion de politiques publiques ambitieuses, portées notamment par Valéry Giscard d’Estaing et son ministre de l’Industrie Pierre Fourcade, notre pays a construit en quelques décennies un parc nucléaire capable de répondre à la fois aux besoins énergétiques et aux exigences environnementales, de la France et même d’une partie du continent.
Aujourd’hui, près de 70 % de notre électricité provient de cette énergie propre et fiable, plaçant la France en leader mondial, malgré les nombreuses tentatives de Bruxelles et de Berlin de saper cet atout stratégique, bien aidés par les abandons et les lâchetés de nos responsables politiques.
Car l’Union européenne, influencée par des choix politiques et économiques contestables, a plusieurs fois favorisé les énergies renouvelables, malgré leurs intermittences et leurs coûts. Sous l’impulsion de l’Allemagne, qui a abandonné le nucléaire en 2011 après l’accident de Fukushima, le nucléaire français a subi des attaques répétées. Des pressions qui ont affaibli une industrie pourtant essentielle pour atteindre les objectifs climatiques de l’Europe.
Géraldine Woessner et Ervan Seznec, dans leur récent livre Les Illusionnistes, ont d’ailleurs démontré que ces choix délétères au niveau européen étaient fortement influencés par les mouvements écologistes qui, se détournant de la science pour adopter une sorte de croyance quasi religieuse, sont littéralement obsédés par l’idée de priver la France de la source d’énergie émettant le moins de gaz à effet de serre.
Une année décisive
Les prochains mois seront cruciaux pour le nucléaire français. Bruxelles, travaillée depuis des décennies par un lobby antinucléaire qui agit tout simplement contre les intérêts de la planète, prépare plusieurs décisions qui pourraient gravement compromettre l’avenir de cette filière.
Dès le 26 février, le commissaire à l’énergie Dan Jorgensen présentera le Pacte européen pour une industrie propre. Une feuille de route dont les objectifs chiffrés semblent déjà donner une place très importante aux énergies renouvelables, en particulier à l’éolien et au photovoltaïque, au détriment de l’énergie nucléaire.
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