« Nous soutenons l’Ukraine économiquement, financièrement, avec une aide humanitaire mais aussi avec des armes. Ce soutien ne sera en aucun cas affecté par le fait que, depuis les horribles heures du matin du 7 octobre, nous sommes tournés vers Israël et le Moyen-Orient avec la plus grande compassion et la plus grande inquiétude. » (Olaf Scholz)
Russie et Palestine n’ont pas toujours été les ennemis historiques de l’Allemagne, puisque, entre 1933 et 1945, ce sont les juifs et les Soviétiques (donc les Russes) qui ont été les ennemis de l’Allemagne. Depuis, les alliances se sont retournées : l’Allemagne soutient Israël, même quand l’entité sioniste colonise dans la violence la Palestine et accumule des crimes de guerre. D’ailleurs, l’Allemagne paye toujours des dommages à Israël, un demi-milliard par an. Et lui fournit des sous-marins d’attaque.
« Nous avons une responsabilité historique de protéger Israël »
(Scholz à Tel-Aviv le 17 octobre)
L’Allemagne, qui réarme actuellement (100 milliards budgétés pour les armées), est engagée en Ukraine contre la Russie. Elle est aussi engagée contre elle-même en s’étant coupé l’approvisionnement en gaz russe, sous la pression du grand frère américain, qui est plutôt le gendarme de l’Allemagne.
La production industrielle depuis le début du confit en février 2022 a baissé de 10 %, et les perspectives ne sont pas bonnes : ce ne sont pas les éoliennes ou l’énergie solaire qui vont faire tourner les usines de la Ruhr. Libération du 8 octobre 2022 écrit :
La fin du gaz russe (sauf celui qui revient par la Chine, qui l’achète à bas prix aux Russes pour le revendre aux Européens avec une forte marge) n’est pas l’explication unique de la récession allemande, qu’il faut relativiser, puisque le plein emploi règne encore. Deux autres « chocs », chinois et américain, ont fait vaciller le géant allemand sur son piédestal.
Depuis l’attaque du Hamas du 7 octobre, les relations entre Scholz et Poutine se sont envenimées : alors que le 23 mai 2023 le chancelier annonçait son « intention le moment venu de reparler avec Poutine », le 19 octobre, il dénonce le « cynisme » de Poutine qui bombarde des cibles civiles en Ukraine. Il répondait aux inquiétudes exprimées par le président russe sur les victimes civiles palestiniennes des bombardements israéliens.
« Je veux dire que je suis plus qu’indigné lorsqu’on apprend qu’actuellement le président russe met en garde partout contre le fait qu’il pourrait y avoir des victimes civiles dans les conflits armés. Il n’y a vraiment pas plus cynique que cela. »
Times of Israel, qui reprend les mots de Scholz, précise :
Selon des chiffres publiés en septembre [2023] par le Haut Commissariat des Nations unies pour les droits de l’homme, la guerre russe en Ukraine depuis février 2022 avait causé à cette date la mort d’au moins 9 701 civils et fait 17 748 blessés.
Or, en moins de 20 jours de bombardements sur Gaza, le bilan officiel des victimes civiles oscille entre 5 000 et 7 000 morts et 15 000 blessés, soit presque autant en trois semaines qu’en vingt mois de conflit en Ukraine ! Là-dessus, on n’a pas entendu Scholz s’indigner.
Cerise sur le Kuchen, Scholz, Netanyahou et i24NEWS ont dû avaler la visite des représentants de l’Iran et du Hamas chez Poutine.
"Vladimir Poutine n'a pas condamné le Hamas et s'en prend aux Israéliens qui veulent, à juste titre, éradiquer l'organisation terroriste. Il est l'allié du Hamas par Iran interposé"
Christian Malard, consultant diplomatiquehttps://t.co/uLT3HG6rMg pic.twitter.com/e2iKFrjLOa
— i24NEWS Français (@i24NEWS_FR) October 26, 2023
« Ce 7 octobre, jour de l’anniversaire de #Poutine, le Hamas lançait son attaque sur Israël. 15 jours avant, le ministre de la Défense russe, Shoigu, rencontrait son homologue iranien. » (Patriclk Edery sur X)
Poutine, maître du Grand Jeu ?
Des représentants du Hamas et de l'Iran reçus à Moscou pour des discussions...
Vladimir Poutine est-il le grand gagnant de la guerre entre Israël et le Hamas ? pic.twitter.com/8ERK0TwHgo
— Fouad Cmoi (@Fouad6iemCompte) October 26, 2023