À 38 jours du premier tour de la présidentielle, le dernier sondage Ifop en date donne Marine Le Pen en tête des intentions de vote avec 26,5 %. Une menace qui a poussé les psychanalystes à prendre position publiquement dans le débat électoral et à lancer un appel à voter avec eux contre le Front national : « La possibilité même de notre exercice professionnel est mise en cause. Pas de psychanalyse digne de ce nom sans l’état de droit (…) ». Lancé par trente deux psychanalystes français et soutenu par de nombreuses personnalités, l’appel a recueilli plus de 7 700 signatures en deux jours.
Le Front dit national réduit la nationalité aux ancêtres. Il en fait, non un choix de tous les jours, mais un héritage archaïque. Il est l’avatar actuel du séculaire courant contre-révolutionnaire qui naquit jadis de l’hostilité aux Lumières, gloire de la France. Ce courant d’idées a déjà été au pouvoir : ce fut, sous l’Occupation nazie, l’aventure de la Collaboration. Qui est tenté par une seconde expérience oublie ou ignore la nature abjecte de la première.
L’élection à la présidence de la République aura lieu les 23 avril et 7 mai. Les élections législatives se tiendront les 11 et 18 juin. Depuis plusieurs mois, tous les sondages d’opinion placent Marine Le Pen en tête du premier tour de la présidentielle. Nul ne peut exclure qu’elle l’emporte au second. Chaque jour nous entendons des voix que cette éventualité effraie, angoisse, indigne, révolte.