Les députés ont voté en début d’après-midi une proposition de loi gouvernementale restreignant l’implantation d’universités étrangères en Hongrie. Selon ses détracteurs, la mesure vise essentiellement l’Université d’Europe centrale (CEU), fondée par George Soros, ennemi intime de Viktor Orbán.
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Selon le secrétaire d’État László Palkovics, la modification de la loi « ne concerne pas l’intitulé hongrois de la CEU, seulement son statut en tant qu’établissement américain ». La disposition votée ce matin comblerait un vide juridique dans laquelle se trouverait l’Université d’Europe centrale : pour rester à Budapest après 2018, soit le double-cursus fait l’objet d’un accord avec Washington, soit la CEU devient entièrement hongroise. L’option d’un déménagement dans un pays voisin (beaucoup citent la Tchéquie) est également une piste envisageable.
Zoltán Balog a dit regretter que « la campagne internationale lancée par George Soros contre la Hongrie » focalise l’attention, appelant le milliardaire à éviter toute intrusion dans le débat. L’affaire, déclenchée par une annonce surprise la semaine dernière, a grossi tout le week-end, faisant descendre une dizaine de milliers de manifestants dimanche après-midi. L’opposition de gauche s’est également engouffrée dans la brèche et a dénoncé le coup porté à une institution reconnue au niveau international. Selon plusieurs dirigeants socialistes et écologistes, il faudrait voire derrière la manœuvre du gouvernement un règlement de compte politique entre George Soros et Viktor Orbán.