« L’année de rébellion des Européens chrétiens et nationaux de notre espèce contre les forces libérales et globalistes » (dixit Viktor Orbán) débute sur les chapeaux de roue en Hongrie ! Viktor Orbán va-t-il mettre au pas les ONG comme l’a fait Vladimir Poutine en Russie ? C’est la crainte de plusieurs associations depuis de nombreux mois. Ce conflit latent a pris une nouvelle tournure cette semaine.
La Hongrie vient de connaître une petite poussée de fièvre à laquelle le gouvernement chrétien-conservateur nous a habitué. Mardi, le vice-président du Fidesz, Szilárd Németh, déclarait que « la Hongrie doit être débarrassée des pseudo-ONG de l’empire Soros. Le contexte international le permet désormais ». Le lendemain, il rajoutait à l’émoi en s’autorisant même à désigner ses cibles : Transparency International, Hungarian Civil Liberties Union (TASZ) et le Comité Helsinki. Jeudi, le chef du cabinet du Premier ministre, János Lázár, le recadrait quelque peu en affirmant : « Je ne veux pas me distancer de mon collègue député, mais c’est difficile d’adhérer à son style… ». De son coté, Szilárd Németh rétro-pédalait lui aussi sur la radio d’opposition Klubrádió en disant ne plus vouloir se débarrasser des ONG, préférant mettre en avant le soucis de transparence.
Recadré donc, mais pas désavoué pour autant. « L’homme d’affaires américain George Soros a répété à maintes reprises qu’en l’absence d’une vraie opposition, ce sont lui et ses réseaux qui représentent l’opposition en Hongrie. Donc les gens ont le droit de savoir qui sont ses agents en Hongrie », a aussi déclaré M. Lázár.
Le Président de l’Open Society Foundations, Christopher Stone, lui a rétorqué : « Les fondations Open Society soutiennent les initiatives et les organisations créées par les citoyens eux-mêmes. En Hongrie, nous finançons plus de soixante ONG qui travaillent sur des questions comme la promotion du journalisme indépendant, La lutte contre la corruption et la lutte contre la discrimination. Les fondations de l’Open Society ne sont pas l’opposition, ni en Hongrie, ni ailleurs. Nous sommes les promoteurs d’un débat ouvert. »