Le groupe de mercenaires russes Wagner, déployé dans plusieurs pays d’Afrique et sur le front en Ukraine, est « un adversaire redoutable » et un modèle qui va « se développer », a estimé ce lundi le chef d’état-major de l’armée de terre française.
« Regardons la milice Wagner, la démonstration qu’ils sont en train de faire », a observé le général Pierre Schill lors d’une rencontre avec l’Association des journalistes de Défense (AJD). « Ils nous envoient un message en nous disant (que) lorsque nous aurons à faire face à ces milices ailleurs, ils sont capables de payer le prix du sang très cher pour atteindre leurs objectifs et ce sera un adversaire redoutable », a-t-il ajouté.
Rôle majeur aux côtés de l’armée russe
Wagner s’est imposée ces derniers mois comme un supplétif majeur de l’armée russe en Ukraine, notamment en première ligne dans la bataille de Bakhmout (est). Dimanche, son chef Evguéni Prigojine a affirmé avoir pris la localité de Krasna Hora, à quelques kilomètres au nord de cette grande ville de la région de Donetsk.
« Il y a un an, j’insistais sur la guerre hybride, autour du seuil de la conflictualité (...), de l’influence du message envoyé (...). Wagner et ce type d’outil employé par les Russes, c’est exactement un outil de ce seuil, qui va forcément se développer », a insisté le général Schill.
« Est-ce que toutes les sociétés militaires privées se valent ou se vaudront ? Probablement non, il y a un degré de soutien étatique derrière », a-t-il précisé, en allusion aux liens forts entre Evguéni Prigojine et le président russe Vladimir Poutine. « Wagner, parce qu’il est en train de lutter pour obtenir sa place au Kremlin d’une façon ou d’une autre, en payant un prix énorme, nous pose question et nous dit que c’est un adversaire redoutable », a-t-il insisté.
Le groupe Wagner s’est aussi implanté ces dernières années en Centrafrique et au Mali, quoique Bamako s’en défende, à chaque fois accompagné du retrait des forces françaises déployées sur place, témoignant d’une forme de déclassement stratégique et d’effondrement de l’influence française en Afrique. Le groupe est suspecté de tenter aussi de s’implanter au Burkina, où Paris doit retirer dans les semaines à venir, à la demande la junte au pouvoir, ses forces spéciales installées sur place depuis 2008.
Lire l’article entier sur lefigaro.fr