Un livre, intitulé A financial history of the United States aborde le grand vol de céréales de 1972 :
L’Union Soviétique a acheté 3 millions de tonnes de céréales aux États-Unis en novembre 1971. Ces 3 millions de tonnes représentaient alors environ 25% de la production de blé des États-Unis, et leur vente a entraîné de fortes hausses de prix. On pensait au départ que l’Union Soviétique prévoyait de n’acheter que 150 millions de dollars de céréales. En juillet 1972, les États-Unis ont cependant signé un accord de trois ans avec l’Union Soviétique, sous lequel les soviétiques se sont engagés à acheter de grosses quantités de céréales aux États-Unis. Les Soviétiques ont également acheté des céréales à d’autres exportateurs. Ils ont utilisé 750 millions de dollars de crédit fournis par les États-Unis, ainsi que 500 millions de dollars de leur propre devise pour acheter du maïs, du blé et du soja. Les Soviétiques ont acheté alors que les prix étaient encore relativement bas. Mais après l’annonce de ces ventes, les prix ont explosé.
Cet épisode de l’Histoire est connu sous le nom de Grand vol de céréales de 1972. « Il est l’un des évènements économiques qui ont réellement changé le monde ». Les achats des Soviétiques ont fait grimper les prix jusqu’à des niveaux sans précédents. Les achats des Soviétiques n’ont pas été annoncés publiquement pendant plusieurs mois, ce qui a permis aux sociétés céréalières et à ceux qui avaient eu vent de ces ventes de tirer d’importants profits de la hausse des prix. « Tout cela a donné lieu à des poursuites, et à des condamnations qui n’ont jamais été prouvées et sont certainement injustifiées. » Il a été dit que les Soviétiques avaient secrètement acheté d’importantes positions à terme pour obtenir des profits capables de contrebalancer le coût de leurs achats. Le Sénat n’a pu apporter aucune preuve pour supporter ces accusations de manipulation de marché par les Russes. Pour les consommateurs, la conséquence en a été une hausse du prix de leurs céréales. La hausse des subventions pour l’exportation agricole née de la vente de céréales à l’Union Soviétique a coûté aux contribuables 300 millions de dollars supplémentaires.
En 1972 et 1973, un marché haussier a fait rage sur le marché des marchandises. Les prix des céréales ont atteint des records à la hausse sur 125 ans à Chicago. Le prix du soja a augmenté de 8 dollars le boisseau en l’espace de cinq mois en 1973. En un mois, le prix du soja sur le Chicago Board of Trade a atteint plus de 12,90 dollars le boisseau. Dix mois plus tôt, le soja se vendait 3,31 dollars le boisseau. Le président Nixon a imposé des contrôles à l’exportation du soja pour ralentir la hausse de prix. Cet embargo partiel a fait l’objet de beaucoup de critiques, parce qu’il mettait fin à certains accords passés par les États-Unis avec d’autres pays. Une crise du coton s’est développée en 1973 et 1974 après que le prix du coton a doublé en seulement six mois. Quelques 500 actions en justice ont été lancées. Le prix du maïs a augmenté. A l’échelle du monde, les prix des biens alimentaires ont augmenté de 50% au cours des six premiers mois de 1973. Ils ont explosé une nouvelle fois en 1974.
Ma réaction : le Grand vol de céréales de 1972 est le parfait exemple de ce qui se produit quand l’offre et la demande tombent en déséquilibre sur le marché des céréales.
1) Les estimations malhonnêtes des États-Unis ont les mêmes effets aujourd’hui que les achats secrets de céréales par les Russes en 1972.
2) En conséquence du Grand vol de céréales de 1972, le prix du soja a gagné 390% en dix mois, pour passer de 3,31 à 12,90 dollars.
Conclusion : Le système financier américain et le dollar sont trop faibles pour supporter un autre grand vol de céréales (l’éventualité d’une hausse des prix de la nourriture est la raison pour laquelle l’USDA nous ment aujourd’hui).