Si y a une crise du masculin et de la virilité, y a nécessairement une crise de la féminité, et inversement. Ça marche en polarité, en fait. En liquidant le patriarcat, on a liquidé la fonction paternelle et donc, si vous voulez, les pères ne sont plus, les figures paternelles sont, je dirais, au pire des sales types, au mieux des pauvres types.
C’est texto le positionnement, pas nouveau, du psychologue et psychanalyste Ruben Rabinovitch, nouveau venu à la télé. Car la chose a été décrite en 1999 par Soral dans Vers la féminisation ?, et reprise dix ans plus tard par Zemmour avec Le Premier Sexe.
Le constat a donc mis 25 ans à arriver sur les plateaux télé avec un peu de conceptualisation, au lieu de la sempiternelle pleurniche féministe. Là, dans l’émission qui suit, il reste de la pleurniche, culture de gauche oblige (même au Figaro), mais l’idée fait son chemin.

Après Rabinovitch, il fallait une femme pour parler du masculinisme, et ce sera Madeleine Meteyer, qui porte courageusement le gilet d’Anémone dans Le père Noël est une ordure, probablement acheté très cher aux enchères. C’est une relique, et le film a beaucoup de fans.
Vous voyez, ça, cette petite vanne, c’est du masculinisme, une pique au féminisme.
« Y a toujours eu, comme ça, des discours d’hommes frustrés, des hommes qui viennent expliquer qu’ils ont été lésés quelque part, et que c’est tout un système en fait qui se joue contre eux, et qui plutôt que de dire “je vais critiquer parce que tels aspects me paraissent peut-être pouvoir être mis dans le débat public”, ils se disent “non, non, je suis une victime”, et donc dans mon coin en fait je vais mâcher ma rancœur jusqu’à éventuellement développer une idéologie violente. »
C’est sûr que le masculinisme tue, un peu comme les bombes américaines lâchées par les Israéliens sur Gaza, qui ont tué au moins 30 000 femmes et filles en deux ans, mais ça, visiblement, ça ne rentre pas dans le compteur des féministes. Trop gros, trop gênant ! Un féminicide, ça va, 30 000, bonjour les dégâts !
Sur YouTube, il y a ainsi un gouffre entre un Naj B Fit, coach fitness aux 740.000 abonnés, « bisexuel curieux » qui propose d’aider les hommes « qui se sentent faibles » à être plus sexy et un Alex Hitchens (353.000 abonnés) qui pense qu’un homme « ne se respecte pas » s’il choisit une femme au « bodycount » - nombre de partenaires sexuels - élevé. Pourtant les deux s’adressent à un public masculin complexé, en quête de conseils. Idem entre un Hitchens et un Andrew Tate (11 millions d’abonnés) pour lequel « seuls les perdants adressent la parole à leur femme ». À l’heure où les jeunes femmes sont de plus en plus progressistes et les jeunes hommes de plus en plus conservateurs, balayer d’une main des préoccupations sincères pourrait encore creuser ce fossé. Comme le dit la chercheuse Gefjon Off : « Nous devons faire comprendre aux jeunes hommes que nous ne les détestons pas ». (Madeleine Meteyer, dans Le Figaro)
Pour des raisons indépendantes de notre volonté, nous n’avons pas pu regarder l’émission en entier (on a regardé des photos de Martina Hingis en mini-jupe), mais le cœur y est. Aujourd’hui, un homme est soit féministe, soit un salaud. C’est-à-dire qu’il peut très facilement basculer dans le féminicide.
Alors le féminicide, contrairement aux apparences, n’est pas un ensemble de graines roses empoisonnées qu’on dispose dans un appartement pour se débarrasser d’une féministe, mais bien le meurtre d’une femme parce qu’elle est une femme, indépendamment du fait qu’elle peut être méchante, perverse, ou dangereuse pour l’homme.
Ce qui suit est valable pour les femmes comme pour les rongeurs.
« Se soucier de ces petits animaux apporte des valeurs
de respect de la vie au sens large »