L’ancien secrétaire général d’une association sénatoriale centriste a été mis en examen cette semaine pour détournement de fonds publics dans l’enquête sur l’argent dont ont pu bénéficier des élus UMP. Comme l’avait révélé le site d’information Mediapart, des juges financiers enquêtent sur ce dossier depuis novembre 2013.
Initialement ouverte pour abus de confiance et recel de ce délit, l’information judiciaire a été étendue en avril 2014 à des faits présumés de détournement de fonds publics. C’est de ce chef qu’a été mis en examen en milieu de semaine François Thual, longtemps secrétaire général de l’Union républicaine du Sénat (URS), qui recevait des financements du groupe UMP.
En novembre, François Thual avait témoigné dans Le Monde : « Jusqu’à cet été, j’allais tous les mois, ou presque, retirer entre 5 000 et 6 000 euros en liquide de l’un des comptes de l’URS, et je le remettais au trésorier du groupe UMP du Sénat, Jean-Claude Carle. » « J’agissais sur demande. On m’indiquait le montant à débiter au téléphone. Je me rendais » à la banque, « je récupérais les espèces, glissais les billets dans ma poche et je rentrais en taxi au Sénat », détaillait-il. « Ils avaient besoin de liquide, car les sénateurs avaient des frais, m’expliquait-on au téléphone », affirmait encore François Thual, qui n’a pu être joint par l’AFP samedi. « C’est tout à fait faux. M. Thual ne m’a jamais rien remis. J’ai d’ailleurs porté plainte en diffamation », a réagi le sénateur Carle auprès de l’AFP.