La Cour suprême des États-Unis a remis partiellement en vigueur le décret anti-immigration très controversé de Donald Trump à l’encontre de six pays majoritairement musulmans. Elle dit vouloir l’examiner en audience à l’automne.
Le décret anti-immigration du président américain Donald Trump est remis partiellement en vigueur. C’est la Cour suprême des États-Unis qui a pris cette décision quant à ce décret extrêmement controversé qui interdit l’accès au territoire aux citoyens de six pays majoritairement musulmans ainsi qu’à tous les réfugiés. La Cour a annoncé qu’elle examinera le décret en audience à l’automne.
Le décret interdisant l’entrée aux États-Unis des ressortissants de la Syrie, Libye, Iran, Soudan, Somalie et Yémen, s’applique désormais vis-à-vis de quiconque « n’ayant pas établi de relation de bonne foi avec une personne ou une entité aux États-Unis ». En clair, tout habitant de ces six pays qui serait totalement inconnu des autorités américaines se verra refuser l’accès au territoire des États-Unis.
« Nous acceptons en partie les recours (sur le décret) et nous acceptons de suspendre en partie (les décisions ayant bloqué l’application du texte) », ont résumé les juges. Cette décision est annoncée au dernier jour de la session annuelle de la Cour suprême, l’institution qui aux États-Unis a le dernier mot sur tous les sujets nécessitant une interprétation de la Constitution.
Succès relatif pour Trump
Cette décision est une victoire relative mais néanmoins notable pour Donald Trump, dont la mesure emblématique a été suspendue par de multiples juges, en première instance et en appel. Non seulement les plus hauts magistrats du pays acceptent que le décret soit mis partiellement en application, mais ils offrent au président américain une chance d’emporter une victoire judiciaire finale venant annuler les camouflets subis.
Il faudra probablement plusieurs jours pour que les mesures du décret soient appliquées pleinement par la police américaine aux frontières. Le fameux décret a connu deux moutures, qui avaient été bloquées par les tribunaux en février et mars. Deux suspensions dénoncées par Donald Trump comme symptomatiques d’une « justice politisée ».
Le président américain défend la plus décriée de ses initiatives en assurant qu’elle répond à un problème de sécurité nationale lié à l’immigration d’individus potentiellement dangereux. Depuis les attentats du 11 septembre 2001, les attaques les plus graves aux États-Unis ont pourtant été commises soit par des Américains, soit par des ressortissants ne provenant pas des pays visés par le décret.
Le texte a fédéré un vaste front d’opposition, en première ligne duquel on trouve des États démocrates, notamment sur la côte ouest du pays où le président est particulièrement impopulaire. Dans chacun des revers que lui ont infligés les juges, la rhétorique anti-musulmane du Président, qu’il n’a jamais clairement reniée, a beaucoup pesé.
Fin janvier, la première version du décret avait provoqué une onde de choc dans le monde et un chaos dans les aéroports américains. Avant d’être suspendue. Quelques semaines après son entrée en fonction en janvier, Donald Trump a nommé un nouveau juge à la Cour suprême, Neil Gorsuch, faisant pencher l’institution du côté conservateur.