Les procureurs généraux de seize États américains, dont ceux de Californie et de New York, importants bastions du Parti démocrate, ont publié un communiqué commun condamnant le décret de Donald Trump.
Ils étudient actuellement les moyens de combattre devant la justice cette mesure que le nouveau président s’est empressé de parapher vendredi soir, provoquant un tollé dans de nombreux pays, des manifestations dans plusieurs villes américaines et une confusion dans les procédures de passage des frontières.
Les procureurs démocrates pourraient devenir un creuset de la résistance à la politique de Donald Trump, tout comme les procureurs républicains s’étaient opposés à celle de Barack Obama.
Rappel des principes fondateurs
« La liberté religieuse a été et sera toujours le principe fondateur de notre pays et aucun président ne peut modifier cette vérité », affirment les magistrats.
Eric Scheiderman, procureur de New York, a notamment appelé tous les voyageurs en rétention à l’aéroport JFK à contacter ses services.
I will do everything in my power to help those victimized by POTUS' discriminatory, dangerous action. #JFKTerminal4 #muslimban pic.twitter.com/KfRnGk4lLY
— Eric Schneiderman (@AGSchneiderman) 29 janvier 2017
Pas une interdiction visant les musulmans d’après Trump
Le président américain Donald Trump a déclaré dimanche dans un communiqué que son décret fermant les frontières à certains réfugiés et étrangers ne visait pas spécialement les musulmans, alors qu’une vague de condamnations mondiales se développe.
« Pour que les choses soient claires, il ne s’agit pas d’une interdiction visant les musulmans, comme les médias le rapportent faussement », a déclaré Donald Trump. « Cela n’a rien à voir avec la religion, il s’agit de terrorisme et de la sécurité de notre pays. »
Donald Trump a aussi affirmé que l’administration Obama avait suspendu la délivrance de visas pour des réfugiés irakiens pendant six mois en 2011.
Et il a rappelé que la délivrance de visas reprendrait à la fin des 90 jours de suspension, quand de nouvelles procédures de contrôle auront été selon lui mises en place.
Détenteurs de cartes de résidents permanents exemptés
Les détenteurs de « cartes vertes », le permis accordé aux résidents permanents, ayant demandé une exemption au nouveau décret migratoire l’ont obtenue, a annoncé dimanche un haut responsable de l’administration américaine.
Selon lui, leur nombre se montait dimanche à 170.
Des messages apparemment contradictoires étaient envoyés depuis vendredi soir sur la situation des ressortissants des pays concernés par le décret de Donald Trump et titulaires d’une « carte verte » et se trouvant actuellement à l’étranger.
Samedi, la Maison Blanche a expliqué qu’ils devraient demander une exemption au cas par cas avant de voyager. Dimanche, l’administration a expliqué qu’ils disposaient tous d’une exemption.
Trump révoque le procureur général intérimaire
après ses critiques du décret anti-immigration
Donald Trump a remplacé le procureur général intérimaire Sally Yates par Dana Boente, ancien procureur du District Est de l’Etat de Virginie. Quelques heures avant, Sally Yates avait contesté la légalité et la moralité du décret anti-immigration.
Avec Donald Trump, le jeu des chaises musicales se poursuit. Le secrétaire de presse de la Maison Blanche, Sean Spicer, a ainsi annoncé que le procureur général intérimaire Sally Yates avait été relevée de ses fonctions. Le 45e président américain la remplace par l’ancien procureur du District Est de l’Etat de Virginie, Dana Boente.
« Sally Yates a trahi le département de la Justice en réfusant d’appliquer un ordre légal destiné à protéger les citoyens des Etats-Unis », lit-on dans le communiqué de la Maison Blanche.
#Washington : des Américains se révoltent contre le décret anti-réfugiés de #DonaldTrump https://t.co/3pmwFv2Zvf pic.twitter.com/8qb6j9XziH
— RT France (@RTenfrancais) 30 janvier 2017
Quelques heures avant sa révocation, Sally Yates avait mis en doute dans une note interne la légalité et la moralité du décret qui interdit temporairement l’entrée aux Etats-Unis des ressortissants de sept pays à majorité musulmane et aux réfugiés.
« Ma responsabilité est d’assurer que la position du ministère est non seulement légalement défendable mais est également le fruit de notre bonne interprétation de ce qu’est la loi, après avoir pris en considération tous les faits », avait-elle déclaré.
⭐️ #RussiaToday • Crise migratoire : Donald Trump donne la priorité aux réfugiés chrétiens : « Ils ont été traités… https://t.co/S6kGoBQmK7 pic.twitter.com/MeAOGgh0by
— Kazi France (@Kazi_France) 28 janvier 2017
« Par conséquent, pendant toute la période où je suis ministre par intérim de la Justice, le ministère de la Justice ne présentera pas d’arguments pour défendre le décret présidentiel, sauf si je finis par être convaincue qu’il est approprié d’agir ainsi », avait-elle conclu.
La Maison Blanche a réagi en expliquant que ces propos étaient révélateurs de la « faiblesse » de Sally Yates sur les questions liées aux frontières et à l’immigration illégale.
Ce poste sera donc occupé par Dana Boente, en attendant la confirmation par le Sénat de la nomination du sénateur Jeff Sessions.
L’administration Trump a précisé aux journalistes que Boente pourra même décider de la surveillance électronique de toute personne résidant aux États-Unis, et ce sans ordre de justice. C’est la loi sur la surveillance et les renseignements étrangers (FISA) qui donne au Procureur général de tels droits. S’il s’en sert, il s’agira d’une situation inédite car auparavant tous les procureurs généraux et procureurs généreux adjoints qui avaient le droit d’apposer leur signature sur de tels documents étaient approuvés par le Sénat.
(Source)
Michael Moore dénonce un « coup d’État » organisé par Donald Trump
Michael Moore, le réalisateur américain, se montre très préoccupé par les récentes décisions prises par le nouveau président américain. « Réveillez-vous », a écrit le réalisateur américain sur Twitter.
Il avait raison sur toute la ligne depuis juillet 2016. Michael Moore avait publié une tribune sur le Huffington Post. Le réalisateur et activiste expliquait tout simplement pourquoi Donald Trump allait gagner l’élection présidentielle américaine.
Alors que Donald Trump a provoqué un véritable tollé avec ses décrets anti-immigation, Michael Moore tire la sonnette d’alarme.
« Réveillez-vous »
« Si vous essayez toujours de vous convaincre qu’un coup d’État du 21e siècle n’est pas en cours, réveillez-vous », a-t-il écrit sur Twitter, accompagné d’un article du New York Times sur le rôle du conseiller Steve Bannon.
Cet article met en évidence le rôle majeur que joue Steve Bannon dans la politique de sécurité nationale. Plusieurs décisions extrêmes de la Maison-Blanche prises pendant cette première semaine lui sont d’ailleurs attribuées.
If you're still trying to convince yourself that a 21st century coup is not underway, please, please snap out of it https://t.co/uAz7o4BsvD
— Michael Moore (@MMFlint) 31 janvier 2017
(Source)
Mathieu Kassovitz : « #jesuismuslim »
Un bon moyen efficace de se battre contre le #MuslimBan c'est d'annuler son voyage aux USA. #jesuismuslim
— mathieu Kassovitz (@kassovitz1) 29 janvier 2017
Rihanna : « Dégoûtée ! Cette nouvelle est dévastante. L’Amérique est ruinée juste devant nos yeux. Quel cochon tu dois être pour mettre en place une telle connerie ! »
Chrissy Teigen : « Donald Trump est un malade et un être humain diabolique. »
Kim Kardashian a publié une étude qui démontre qu’aux États-Unis, il y a plus de chance de se tuer en tombant de son lit ou écrasé par un bus que par un terroriste. [...]
Alyssa Milano : « Mon meilleur ami Alaa Mohammad Khaled est musulman. Ses parents sont des réfugiés palestiniens. Son frère est DJ Khaled. #LesRéfugiésSontLesBienvenus »
Lire l’intégralité de ces considérations philosophiques sur public.fr
Le décret de Trump n’est pas un décret antimusulmans
Vendredi dernier, le président Trump a signé un décret intitulé : « Protéger la nation de l’entrée des terroristes étrangers aux États-Unis. » Dans les jours qui ont suivi, une hystérie massive et un déluge de commentaires trompeurs ont faussement décrit les actions du Président comme interdisant de manière inconstitutionnelle aux musulmans d’entrer aux États-Unis.
Ceux qui s’opposent au décret ont manqué à la fois son contenu réel et le fait que les sept pays musulmans affectés – l’Irak, l’Iran, la Syrie, la Somalie, le Soudan, la Libye et le Yémen – étaient déjà identifiés quand le Congrès a voté le Terrorist Travel Prevention Act (loi de prévention sur la circulation terroriste) de 2015.
Cette loi empêchait les ressortissants de ces pays de voyager aux États-Unis sans visa. Les musulmans d’autres pays comme l’Indonésie, l’Égypte et l’Arabie saoudite ne sont pas sujets à l’interdiction de 90 jours de Trump. Donc, ce n’est pas un décret antimusulmans.