Partie des milieux identitaires qui avaient très largement œuvré à l’annulation du concert de Black M à Verdun, l’indignation s’est étendue aux hautes sphères du Front national et du parti Les Républicains. Ces samedi 9 et dimanche 10 juin, plusieurs élus et responsables de la droite et de l’extrême droite se sont vivement opposés aux deux concerts que doit donner le rappeur Médine en octobre au Bataclan à Paris.
À l’origine de leur courroux : les paroles délibérément provocatrices du rappeur qui avait signé un album intitulé Jihad, le plus grand combat est contre soi-même en 2005 ainsi qu’un titre Dont Laïk dans lequel il s’en prenait à l’hypocrisie de la laïcité, déclarant notamment « Crucifions les laïcards comme à Golgotha ».
« J’ai toujours utilisé la provocation comme un “piège positif”. L’idée est d’amener les gens par la provocation », assumait le rappeur en 2015 aux Inrocks. Depuis, celui-ci a mis de l’eau dans son vin.
« La provocation n’a d’utilité que quand elle suscite un débat, pas quand elle déclenche un rideau de fer. Avec “Don’t laïk”, c’était inaudible, et le clip a accentué la polémique. J’ai eu la sensation d’être allé trop loin », expliquait-il en 2017.
Récemment, Médine a sorti un titre très consensuel dans lequel il exprime son rêve de pouvoir jouer au Bataclan. Mais plusieurs élus ont juré qu’ils feraient tout pour l’en empêcher.
« Aucun Français ne peut accepter que ce type aille déverser ses saloperies sur le lieu même du carnage du Bataclan. La complaisance ou pire, l’incitation au fondamentalisme islamiste, ça suffit ! », a réagi sur Twitter la présidente du Rassemblement national (ex-FN) Marine Le Pen en reprenant les arguments de ses proches.
Aucun Français ne peut accepter que ce type aille déverser ses saloperies sur le lieu même du carnage du #Bataclan.
La complaisance ou pire, l’incitation au fondamentalisme islamiste, ça suffit ! MLP #PasDeMédineAuBataclan pic.twitter.com/Xqu4JLwz6t— Marine Le Pen (@MLP_officiel) 10 juin 2018
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Un temps cantonnés à l’extrême droite, ces arguments ont depuis été repris par des cadres du parti Les Républicains, dont le sénateur Roger Karoutchi ou encore la députée Valérie Boyer.
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La chanson incriminée :
"Crucifions les laïcards comme à Golgotha"
"Si j'applique la Charia les voleurs pourront plus faire de main courante"
"J'mets des fatwas sur la tête des cons"Voici #Medine et sa chanson "Don't Laïk".
Sa présence sur la scène du #Bataclan est scandaleuse ! pic.twitter.com/Bx0k84FNC6— Tancrède ن (@Tancrede_Crptrs) 9 juin 2018
Le débat politico-médiatique est lancé :
´@valerieboyer13 choquée que #Macron ait choisi Yassine Belattar comme conseiller aux Banlieues : « il assimile le #Jihad à une fête d’anniversaire. Il met la Victimisation d’une partie de la Société au pinacle et s’inspire des indigènes de la république dont il est proche » pic.twitter.com/THHgzZVs7f
— GنCøhen (@Jackeraser2) 8 juin 2018
Et Yassine Belattar est en première ligne :
C est une blague là ?
Desormais vous vous attaquez même à la programmation des salles ?
Mais ça ne vous rappelle pas une époque ?@Medinrecords est un acteur majeur de la culture hip hop.
Faire le @bataclan_ c est banaliser cette salle et la faire vivre sinon elle disparaîtra.— Yassine Belattar (@BelattarYassine) 9 juin 2018