Solferino, c’est vraiment fini. Le PS a annoncé mardi avoir vendu au groupe immobilier français Apsys, qui construit et gère des centres commerciaux en France et en Pologne, son siège historique, sis dans le très chic VIIe arrondissement de Paris, pour la somme de 45,55 M€.
Plutôt un bon prix, même si les estimations qui avaient circulé à l’annonce, l’été dernier, de la mise en vente de ce vaste hôtel particulier de 3 389 m² dépassaient nettement les 50 M€. Mais Jean-Christophe Cambadélis, alors patron sortant du parti, transformé pour l’occasion en agent immobilier, nous avait confié qu’il en attendait beaucoup moins « tant cet immeuble biscornu a[vait] besoin d’importants travaux avant de pouvoir servir de siège à une société ».
Manifestement, le cabinet de notaires chargé de la transaction — comme cela se produit souvent pour des ventes de telle importance — s’est montré meilleur vendeur qu’espéré par Camba... « L’offre d’Apsys, confie un haut responsable du PS, a été retenue parmi une vingtaine de propositions, dont trois sérieuses. » De fait, les socialistes, soucieux de l’image du parti, s’étaient officieusement fixé certains critères : que l’acheteur ne soit en aucun cas lié au FN, à des « financiers véreux » ou à des pays sulfureux tels que le Qatar.
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Le PS s’installera dans un quartier « plus populaire »
L’heure n’est de toute façon plus aux états d’âme : après la double débâcle électorale de 2017, il n’y avait plus le choix. « Cette décision a été prise pour des raisons financières après la baisse des dotations publiques à la suite des résultats des élections présidentielle et législatives », commentait hier le PS dans un communiqué. Selon son trésorier, Jean-François Debat, le budget annuel va passer de 28 à 8 M€, soit une « perte » de 100 M€ sur cinq ans par rapport au quinquennat précédent.
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Si la recherche de locaux « plus modulables », selon un haut cadre du parti et, surtout, dans un environnement « plus populaire », est bien entamée, la future adresse est encore inconnue. D’ici là, le PS fait face à un autre (gros) cactus : le licenciement d’une soixantaine de salariés, sur un total de 100 aujourd’hui.