Réunis en conseil national, les socialistes ont adopté une « feuille de route » qui laissera leur candidat faire campagne comme bon lui semble. Une décision qui est aussi une démission.
Les socialistes renoncent à écrire un programme pour la présidentielle, et donc aussi pour les législatives. C’est la décision la plus surprenante qui ressort du texte présenté par Jean-Christophe Cambadélis et adopté ce samedi par le conseil national du PS (97 voix pour, 41 contre, 18 abstentions). Ce serait une perte de temps, explique en substance ce document :
« Notre parti n’a aucun intérêt à rejouer la pièce des élections précédentes, où le temps passé à discuter et à se disputer pour élaborer un programme est inversement proportionnel au temps que le candidat passe à le lire et à le reproduire. »
Le PS assume donc qu’avoir un programme ne sert à rien puisque ses candidats ne l’appliqueront pas ensuite. Ce faisant les socialistes ne font que tirer les leçons du quinquennat de François Hollande et acter leur démission collective face aux renoncements et reniements de ce dernier. Le 28 mai 2011, le PS, alors dirigé par Martine Aubry avait adopté à l’unanimité au terme d’un long parcours commencé un an plus tôt et ponctué par quatre conventions nationales et huit forums thématiques, un projet, intitulé « Le Changement », sur lequel tous les candidats à la primaire socialiste, ainsi que les candidats aux législatives, étaient tenus de s’engager. On connaît la suite.