Depuis qu’il a pris ses fonctions de Premier ministre, Shinzo Abe a mis un terme à la baisse des dépenses militaires japonaises tout en révisant la Constitution du pays, d’essence pacifiste, afin de permettre aux industriels nippons de l’armement d’exporter et d’autoriser des opérations extérieures au titre du principe d’autodéfense collective.
Cette politique en matière de défense s’explique notamment par les différends territoriaux avec la Chine (îles Senkaku/Diaoyu) et la Russie (îles Kouriles/Chishima rettō), deux pays qui investissent massivement dans la modernisation de leurs capacités militaires. Sans oublier la Corée du Nord, qui cherche à se doter de l’arme nucléaire et qui mène un programme de missiles balistiques.
Au début de cette année, le gouvernement japonais a approuvé un budget de la défense d’un montant jusqu’ici inégalé depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, avec une enveloppe de 4.960 milliards de yen (36 milliards d’euros, au taux de change de l’époque).
Mais les dépenses militaires japonaises pour l’année 2016 devraient être encore supérieures, si les demandes de crédits faites par Gen Nakatani, le ministre de la Défense, sont satisfaites. En effet, ce dernier milite pour une hausse de plus de 2% de son budget pour le prochain exercice, qui le porterait à 5.200 milliards de yen (38 milliards d’euros, au taux de change en vigueur ce 27 août).
Selon un haut fonctionnaire japonais, cette hausse doit permettre de compenser « la dépréciation du yen face aux autres devises, ce qui augmente le coût des produits importés ».
Pour l’an prochain, le ministère nippon de la Défense prévoit la commande d’un destroyer doté du système anti-missile Aegis, de 3 drones RQ-4 Global Hawk, de 12 appareils hybrides MV-22 Ospreys et de 6 avions de combat F-35A. Enfin, il est prévu une enveloppe pour la conception d’un système de surveillance spatiale, conformément aux lignes directrices de l’accord de défense passé avec les États-Unis et revu en avril dernier.