Elles avaient été attribuées en 2015 et annulées en 2016. Le ministre congolais de l’Environnement, Amy Ambatobe, vient de les rétablir. « Les trois concessions rétablies le 1er février 2018 ont été attribuées aux compagnies d’exploitation forestière chinoises Fodeco et Somifor », dénonce l’ONG, toutes les trois dans le bassin du Congo. 650.000 hectares sont concernés.
Or, pour Greenpeace, ces concessions forestières sont illégales. En effet, en 2002, la RDC avait adopté un code forestier et décrété un moratoire sur toutes les exploitations industrielles. À l’époque, il s’agissait déjà de mettre de l’ordre dans la gestion anarchique des forêts du pays. Un moratoire qui, au fil des ans, sera plus ou moins bien appliqué. Déjà en 2011, Greenpeace épinglait la RDC qui, selon l’ONG, « se complaît dans une sorte de chaos organisé ».
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Ainsi, la République démocratique du Congo se partage entre politique vertueuse et compromission. L’actualité semble montrer qu’elle est de nouveau tombée dans ses pires travers. Et pourtant, elle avait donné quelques gages de rigueur. En octobre 2017, Kinshasa s’était engagé dans le projet Initiative pour la forêt de l’Afrique centrale (Cafi). Un financement essentiellement norvégien de plus de 40 millions de dollars pour un plan d’action et de surveillance concret.
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Et que penser de l’attitude du ministre de l’Environnement Amy Ambatobe ? Lui qui, en octobre 2017, à bord du bateau de Greenpeace, en appellait à la communauté internationale afin de défendre les zones sensibles du pays. Il parlait de ces fameuses tourbières découvertes il y a peu. 150.000 km² de marécages qui, selon les experts, stockent 30 milliards de tonnes de carbone. L’équivalent de trois années de rejet de combustible fossile sur toute la planète. Un centre unique de recyclage naturel menacé notamment par l’exploitation forestière.