Les auteurs jeunesse participent-ils volontairement à rendre les enfants idiots ? Oui, clame un universitaire britannique, particulièrement remonté – et données sociologiques sous le bras. Une enquête diffusée ce jour indiquerait en effet une régression dans les goûts littéraires des adolescents. Et plus encore, dans leurs compétences de lecture...
Des auteurs de premiers plans comme Jeff Kinney, l’auteur des multiples Journal d’un dégonflé (au Seuil, traduit par Natalie Zimmermann), ou encore David Walliams et bien d’autres – JK Rowling est heureusement épargnée ! – sont mis au ban des accusés. Passant en revue les habitudes de lecture d’un million d’enfants au Royaume-Uni, Keith Topping, de l’université de Dundee, estime qu’il y a urgence.
Selon ses conclusions, les jeunes élèves se passionnent pour des livres qui ne les tireraient pas vers le haut. Le chercheur spécialisé dans l’éducation et la recherche sociale a en effet établi une liste des livres favoris des enfants.
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Et le problème reste bien de ne pas retrouver des ouvrages que l’universitaire considère comme plus stimulants et éducatifs, dans les listes de lectures scolaires, et les listes d’ouvrages préférés des élèves.
Des enfants qui s’épanouiraient dans le « moyen »
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L’universitaire accuse tout bonnement les auteurs de niveler par le bas, écrivant des livres qui jouent toujours avec le même registre de langue. De ce fait, ils s’installent dans un certain confort intellectuel – et créent une zone de confort d’où les lecteurs ne s’extraient pas.
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Non seulement les adolescents ne lisent donc pas assez, mais surtout, ils liraient des livres qui les maintiennent dans une sorte de médiocrité dorée – une stagnation qui finira par les tirer vers le bas, assure l’universitaire dans What Kids are Reading, commandée par l’organisation britannique Renaissance.