Invité dans l’émission Les 4 Vérités sur France 2, le secrétaire d’État à l’Intérieur Laurent Nuñez a évoqué les deux gros dossiers en cours qui inquiètent le gouvernement : la remobilisation des Gilets jaunes à l’aube du 1er anniversaire du mouvement social, et la montée de l’islamisme politique dans les banlieues.
La réaction de l’État a consisté à renforcer les moyens de répression contre les manifestants et à fermer une centaine de lieux où la parole islamiste pouvait devenir dangereuse pour la République, c’est-à-dire les valeurs du vivre-ensemble. On remarque, à l’approche des élections municipales de mars 2020, que le discours national-sioniste de Zemmour fait mouche et oriente la politique gouvernementale. Ce que le FN crie depuis plus de 30 ans dans le vide, il a suffi que Zemmour le dise à la convention de la droite pour que les dirigeants du pays réagissent. Sinon, pour les Gilets jaunes, c’est répression à tout-va. Et depuis le début...
Proposition de @BrunoRetailleau d'interdire les listes communautaires : "Nous n'en sommes pas là"@NunezLaurent est l'invité des #4V
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— Guillaume Daret (@GuillaumeDaret) November 15, 2019
Alors que le petit journaliste le bassine avec les interventions de Retailleau et Bertrand qui jacassent sur le danger des listes communautaires, ce qui fait bien rire dans un paysage politique dominé idéologiquement par la franc-maçonnerie, le numéro 2 de la sécurité nationale derrière le carbonisé Castaner n’a cessé de revenir sur la fermeté de l’exécutif...
L’autre gros dossier que vous avez sur la table au ministère de l’Intérieur c’est la question de la laïcité...
Nuñez à 5’04 : Ce que nous faisons par contre c’est que nous luttons contre l’islamisme politique d’ores et déjà dont les listes communautaires si elles étaient avérées ne sont qu’une illustration. Et l’action que nous menons, c’est vraiment de lutter contre cet islamisme politique qui laisse à penser que finalement la loi de Dieu serait supérieure aux lois de la République et il en découle tout un tas de conséquences, notamment en matière de discriminations hommes/femmes, de scolarisation d’enfants, et ça il faut lutter. [...]
Ce qui est important, c’est l’action que nous menons dans ces quartiers où l’emprise communautaire est très forte, nous contrôlons des écoles, nous contrôlons des débits de boisson...Concrètement vous avez fermé des écoles ? Combien ?
Oui, bien sûr, il faut savoir que dans une quinzaine de quartiers qui sont particulièrement touchés par les phénomènes d’islam politique, de communautarisme, encore une fois pas d’amalgame avec les musulmans de France, avec l’islam qui est une religion qui se déploie dans notre pays de manière tout à fait calme et pacifique, mais dans ces quartiers oui, nous avons fermé un peu moins de 130 débits de boisson, ce sont 12 lieux de culte qui ont été fermés, 4 écoles hors contrat qui ont été fermées, 9 associations et établissements culturels, parce que dans ces endroits-là on entendait un discours qui était communautariste d’islam politique qui faisait passer les lois de Dieu avant les lois de la République et le vivre-ensemble.
Valérie Pécresse, elle, propose par exemple que la radicalisation islamiste devienne un motif de licenciement dans les services publics, par exemple dans les transports, vous êtes d’accord avec ça ?
La radicalisation islamiste violente, attention, il faut bien distinguer les choses...
On voit que les personnalités politiques de droite mettent la pression sur le gouvernement quant à la question de l’islam, politique ou pas politique. On sent que le sujet est porteur, électoralement, à l’image de la campagne sur l’insécurité menée par Sarkozy en 2006, avant son élection à la présidence de la République. Là, que ce soit pour 2020 ou 2022, date des prochaines présidentielles, il est déjà évident que le pouvoir, visible ou profond, va serrer le cou de l’islam de France. Même processus en Israël où, à l’approche de chaque élection, chaque camp fait monter la peur et la tension contre les Palestiniens pour gratter des voix.