D’Octobre 2008 à Mars 2011, Alain Soral a publié dans Flash, journal « gentil et intelligent » que dirigeait Jean-Emile Néaumet, une soixantaine de chroniques qu’il a eu la bonne idée de réunir dans un livre. On les (re)lit aujourd’hui avec d’autant plus de plaisir que leur ton est inimitable.
Le moins que l’on puisse dire est que Soral aime la véhémence et qu’il sait en faire preuve sur tous les sujets ! Ceux qui sont le plus liés à l’actualité sont inévitablement datés, mais ils sont aussi l’occasion de réflexions à la portée plus vaste.
Qu’il s’agisse des dîners du CRIF ou de l’élection de Miss France, de la crise financière ou du « virage islamophobe de la gauche antiraciste », des élections régionales ou de la « révolte du peuple européen contre les usuriers de Wall Street », Alain Soral cultive ses thèmes de prédilection, à commencer par la dénonciation du système de l’argent et l’appel à l’union de la « gauche du travail » et de la « droite des valeurs ». A propos de cette dernière, il précise qu’elle s’oppose à l’« extrême droite des cons et des salauds ».
Concernant l’immigration, il se garde de confondre « musulmans patriotes » et « islamo-racailles ». Partisan d’un « front de la foi » contre le matérialisme marchand, il ajoute que « le déshonneur de l’église catholique ne provient pas de sa collusion avec l’Ancien Régime, mais, tout au contraire, de sa soumission bien lâche et bien mesquine au nouvel ordre bourgeois ».
Fausses idoles et faux rebelles, histrions médiatiques et célébrités installées en prennent à chaque page pour leur grade ! Parfois même, Soral peut paraître injuste, mais on sait depuis Léon Bloy que c’est la règle du genre.
L’auteur, quant à lui, se situe dans la ligne d’un Jaurès déclarant, en 1905, que « la disparition de la France ou sa domestication serve d’une volonté étrangère serait un désastre pour la race humaine, pour la liberté et la justice universelle », mais aussi que « jamais nous ne demanderons au prolétariat d’être dupe de ceux qui exploitent la patrie ».
Il y a de saintes colères. Celle-ci est du genre tonique et revigorant.