Au lendemain de l’assaut des partisans de l’ex-président d’extrême droite Jair Bolsonaro, le ministre brésilien de la Justice et de la Sécurité publique, Flavio Dino, assure que le palais présidentiel, le Congrès et la Cour suprême ont été totalement évacués, lundi 9 janvier, et que plus de 200 personnes ont été arrêtées. (France Info)
Avant de passer aux événements du jour, il faut savoir qu’au Brésil il y a deux sortes de police : la police civile et la police militaire – qu’on peut assimiler à notre gendarmerie –, sans oublier la police fédérale et même une police nationale.
La police militaire détient un pouvoir considérable, car elle dépend d’une armée puissante, et elle est majoritairement bolsonariste. D’ailleurs, Bolsonaro avait placé beaucoup de hauts gradés dans son gouvernement.
La PM est accusée d’avoir, au pire, soutenu les manifestants, au mieux de les avoir laissés faire. Le PT (Parti des travailleurs, celui de Lula) accuse le gouverneur de Brasilia d’être de mèche avec Bolsonaro : c’est en effet ce bolsonariste qui gère les bataillons de la police militaire. Il vient de limoger un sous-fifre, son secrétaire à la sécurité, mais il joue sa tête.
Ce sont donc des forces de police fédérales et nationales qui ont été mandatées pour tenter de rétablir l’ordre. On peut voir ici des policiers militaires pactiser avec les manifestants :
Policiais militares do DF tiram foto e batem papo com manifestantes enquanto vândalos invadem Congresso Nacional. Reparem a conversa sobre invadir o #STF #brasilia pic.twitter.com/33HNDKN8yo
— Ana Flor (@Ana_Flor) January 8, 2023
« La volonté du peuple brésilien et les institutions démocratiques doivent être respectées ! Le Président Lula peut compter sur le soutien indéfectible de la France. » (Macron)
On rappelle que Biden, Macron et Lula ont été élus ou réélus de manière identique et très étrange (les trois étaient donnés battus le soir des élections) en 2020 et 2022. Mais la palme revient au président du Conseil européen, Charles Michel, qui a osé un « soutien total au président Lula da Silva, démocratiquement élu par des millions de Brésiliens à l’issue d’élections équitables et libres ». C’est la vanne belge du jour.
Lula peut donc crier au « fascisme » et à la « barbarie », la presse mondialiste le soutient et le relaie avec délectation, et les représentants du monde libre Macron et Biden sont avec lui (pour un gauchiste, c’est dur) :
« Ces gens que nous appelons les fascistes, la chose la plus abominable en politique, ont envahi le palais et le Congrès. Nous pensons qu’il y avait un manque de sécurité. Ceux qui ont fait cela seront retrouvés et punis. La démocratie garantit le droit à la liberté d’expression, mais elle exige aussi que les gens respectent les institutions. Il n’y a pas de précédent dans l’histoire du pays à ce qu’ils ont fait aujourd’hui. Pour cela, ils doivent être punis. »
Derrière le gauchiste se cache toujours le répressif !
En réalité, il n’y a eu aucun mort, la « barbarie » dénoncée par Lula repassera. Cet assaut pacifique, flanqué de quelques détériorations sans gravité, aura montré la fragilité du pouvoir de Lula : le gauchiste mondialiste ne tient ni la police militaire ni l’armée. Et encore moins la totalité du peuple brésilien, qui a prouvé, avec sa mobilisation massive depuis les élections et la douteuse victoire de Lula, qu’il y avait un peuple de droite, lui aussi épris de liberté et de justice.
France Info a déniché le symbole du blasphème contre la démocratie :
Un manifestant s’est également assis sur le siège du président du Sénat, un mimétisme saisissant avec les émeutiers pro-Donald Trump qui avaient envahi le Capitole il y a deux ans.
Bolsonaro, qui se trouve justement aux USA, a dénoncé les « les déprédations et invasions de bâtiments publics » mais a « rejeté les accusations, sans preuve » qui le désignent en organisateur des violences. Conclusion : Lula aura du mal à tenir le pays. C’est le prix à payer pour son élection douteuse. En politique, fragilité rime avec illégitimité.
Quand l’AFP parle de « centaines de partisans de Bolsonaro »
O Povo no Congresso Nacional.
Dia 08/01/2023. pic.twitter.com/B4qDkEI4sL— Fabiana Barroso (@fabifbbr) January 8, 2023