Dans cette vidéo, Lauren Southern explique qu’elle a été acceptée au sein des reporters et journalistes autorisés à participer aux séances de question-réponse qui ont lieu régulièrement à la Maison-Blanche. Ce privilège, rare pour une simple blogueuse, s’explique probablement par la disparition d’une partie des grands organes traditionnels de la salle de conférence en question ; pour rappel, le président Trump a en effet ostracisé une partie de ces médias récemment, jugeant ces derniers un peu trop hostiles à sa politique et, selon lui, n’ayant pas les capacités de relayer de façon pertinente les informations relatives à son mandat au reste du peuple américain.
Cela donne donc l’occasion à Southern de détailler ce qu’elle a observé des médias qui ont actuellement accès à la Maison-Blanche. Dans cette vidéo, elle y décrit le décalage assez consternant entre la réalité, les affaires courantes sur le plan intérieur, mondial ou géopolitique d’un côté et, de l’autre, les questions que les reporters, massivement anti-Trump ou tout simplement déconnectés des réalités de terrain, choisissent de poser dans ce cadre formel.
La blogueuse ne peut s’empêcher de noter (et je la rejoins puisqu’on constate exactement la même chose de ce côté-ci de l’Atlantique) que ces médias et ces reporters ont une capacité stupéfiante à choisir des sujets particulièrement mesquins, ridicules ou sans intérêt réel pour l’énorme masse des gens auxquels ils croient ensuite s’adresser ; pire, il est aussi fréquent que les questions posées, frisant le ridicule, amènent des réponses d’une banalité affligeante.
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D’autre part, on note l’existence d’une frange de journalistes qui génère de façon maintenant systématique une forme idoine et encombrante de bruit blanc qui prend quasiment toute la bande passante informationnelle disponible. De façon intéressante, ces jacasseries ont naturellement évolué ces dernières années précisément pour occuper un maximum d’espace médiatique classique et ça fonctionne assez bien (la quantité d’articles sur les sujets périphériques à ce qui touche vraiment l’individu lambda devient même affolante, tant là-bas qu’ici – il suffit de regarder les gros titres d’une semaine banale pour s’en rendre compte). Pas de bol cependant : c’est exactement ce moment qu’ont choisi ces médias traditionnels pour perdre leur influence au profit de l’Internet, des réseaux sociaux et des nouvelles sources d’information.
Ainsi, quels sont les marronniers et les sujets qui prennent le mieux la place de la vraie information, de ces sujets qu’on voudrait voir traités mais qu’on ne voit abordés qu’à l’occasion, entre deux niaiseries (chômage, dette des États, tensions géopolitiques, gestion monétaire, immigration, etc.) ?
En France, ce sont les petites phrases des politiciens, leurs petites affaires, le prix de leurs costumes ou de leur coupe de cheveux. Aux États-Unis, c’est la politique communautariste. Or, autant l’un que l’autre sont complètement dépassés par ce que propose Internet qui permet de retrouver l’information pertinente sans en passer par les médias traditionnels, notamment aux générations les plus aguerries.
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Mieux encore : par construction, Internet représente la liberté d’informer/déformer sans limite, la mise en concurrence directe des sources, des qualités et des quantités d’informations, ainsi qu’une réactivité indispensable dans la diffusion de ces informations. Ces éléments sont des arguments impitoyables face aux médias traditionnels puisqu’ils imposent la loi du marché, en direct et sans subvention, là où les médias traditionnels, de par leur fonctionnement même et l’imbrication dont ils bénéficient dans la société et la politique, favorisent le pipeau, la connivence voire la conspiration (on pourrait parler de la fausse stupeur de nos médias français lorsqu’ils « découvrirent » les frasques sexuelles de DSK, ou la stupeur des médias américains lorsque Trump fut élu).
Devant ce constat et avec l’accroissement palpable du fossé entre les médias traditionnels et ceux auxquels ils croient s’adresser, nul doute que les mois qui arrivent vont représenter une évolution majeure dans laquelle les moins adaptés, les plus rigides, périront inéluctablement.
Dans ce nouveau contexte qu’aucune subvention ne pourra retarder, je ne donne vraiment pas cher des médias français.