L’ensemble des camions du convoi humanitaire a atteint la région de Lougansk sans encombres. Les marchandises sont en cours de distribution, une partie d’entre elles sera ensuite convoyée vers Donetsk.
Moscou a demandé ce matin à la colonne de camions de se mettre en mouvement vers les régions d’Ukraine en situation de détresse, sans l’aval de Kiev, mu depuis une semaine par la volonté de ne pas laisser passer l’aide russe, en multipliant les tracasseries. Les douaniers ukrainiens n’ont pas bloqué les véhicules et ont pu terminer leurs inspections des derniers d’entre eux vers 16h00.
Furieux, le secrétaire général de l’Otan Anders Fogh Rasmussen a condamné la décision de Moscou, l’accusant de violer les règles du droit international. Le vice-ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Riabkov a balayé la mise en cause du responsable atlantiste :
« Celui qui se réfère aux normes du droit international, que nous avons toujours respectées et respecterons toujours, rejette ses fautes sur les autres. Nous agissons en stricte conformité aux normes du droit humanitaire international. Nous ne pouvons plus tolérer la situation désastreuse des habitants du sud-est de l’Ukraine. »
Bien que la cargaison russe soit destinée à aider son peuple, Kiev a décliné toute responsabilité dans la sécurisation des véhicules russes, demandant à Moscou d’en assumer la charge. Valentin Nalivaïtchenko, le chef des services secrets ukrainiens (SBU), a lancé :
« Nous disons que c’est une invasion directe. Il s’agit de véhicules militaires sous le couvert cynique de la Croix-Rouge. »
Le ministère polonais de la Défense est sur le point de procéder à l’envoi de caravanes humanitaires destinées aux militaires ukrainiens. La première d’entre elles, composée de 320 tonnes de produits alimentaires, de couvertures et de matelas doit atteindre le pays avant la fin de la semaine.
Cette aide en dit long sur le ressentiment de Varsovie vis-à-vis de Moscou, son zèle envers Washington et l’état des forces armées ukrainiennes engagées dans le Donbass, ainsi que sa crainte de devoir livrer bataille cet automne, voire cet hiver.