Egalité et Réconciliation
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La journée d’un journaliste (du Monde) en 1967

À la veille de la guerre israélo-arabe

 

 

La journée de Jacques Amalric, journaliste du Monde, en 1967, à la veille de la guerre israélo-arabe...

 

(Pour faire fonctionner le lecteur préhistorique de la BnF et voir le documentaire complet,
mieux vaut cliquer ici)

 

Nous avons retrouvé l’article du Monde de ce jour-là (le 6 juin 1967), qui changera l’histoire du Proche-Orient et qui sera lourd de conséquences pour les 50 années suivantes. Le titre du journal est, contrairement à l’accoutumée, énorme :

De violents combats sont en cours entre les forces israéliennes et arabes
Jérusalem et Le Caire s’accusent mutuellement d’avoir déclenché les hostilités
Bataille de chars sur la frontière sud d’Israël
Des bases aériennes égyptiennes sont bombardées

C’est un peu avant 7 heures, heure de Paris, que le début des hostilités isarélo-égyptiennes a été annoncé par les radios du Caire et de Tel-Aviv. Que s’est-il passé exactement ? Il est très difficile de le savoir tant les thèses en présence sont contradictoires. Pour les autorités de la R.A.U., il s’agit indiscutablement d’une " agression sioniste ".

 

Suivant Jérusalem, au contraire, les troupes de l’État juif n’ont fait que réagir à une attaque aérienne qui aurait été dirigée contre les principales villes d’Israël. Aucune d’entre elles cependant n’aurait été bombardée. Deux alertes ont eu lieu dans la matinée à Tel-Aviv, mais aucun appareil égyptien n’est apparu dans le ciel ; Radio-Jérusalem a expliqué que c’était parce que ces avions avaient été interceptés par des appareils israéliens.

Toujours selon ce poste, les troupes israéliennes ont réagi « très rapidement » à l’attaque égyptienne sur le « front sud », où se déroulent toujours « des combats acharnés » entre blindés. Il semble que les combats soient particulièrement intenses dans la bande de Gaza, mais aussi plus au sud dans le Néguev.

En début d’après-midi, Radio-Le Caire annonçait qu’une attaque israélienne contre Kuntilla, dans le Sinaï, avait été repoussée et que les troupes israéliennes avaient été obligées d’évacuer la zone de Khan-Younes, dans la région de Gaza.

Tel-Aviv accuse en effet Le Caire d’avoir tenté de couper en deux Israël, à travers le Néguev. À 10 heures du matin, Radio-Jérusalem annonçait que l’armée israélienne progressait dans le Sud, ce qui semble indiquer qu’elle est entrée dans le territoire égyptien ; elle précisait que « la résistance égyptienne était brisée en de nombreux points ». Au cours d’un combat d’artillerie, trois kibboutsim situés près de la zone de Gaza auraient été incendiés et un autobus transportant des civils atteint. Les trois villages attaqués seraient ceux de Nahal Oz, de Kissoufin et de Ein-Hashelosha.

Lors d’une conférence de presse, en début d’après-midi, M. Abba Eban, ministre israélien des Affaires étrangères, s’est refusé à donner des précisions sur la situation militaire.

« Jamais encore, a-t-il dit, un pays n’a fait usage de ses armes dans un but plus juste et plus légitime... Notre but est de briser le cercle d’hostilité qui se refermait autour de nous et dont le blocus d’Eilath est un élément essentiel... Ce matin les provocations ont pris la forme de mouvements d’avions et de troupes vers notre territoire et du bombardement de villages situés près de Gaza. »

M. Eban a précisé qu’Israël avait proposé en vain à la Syrie et à la Jordanie de ne pas les attaquer.

Pour la R.A.U. [Égypte], les opérations militaires terrestres lancées par Israël ne sont pas une réponse à une attaque aérienne égyptienne, mais constituent une agression « préméditée et caractérisée ». Selon un communiqué du haut commandement égyptien, « les avions israéliens ont effectué des raids sur un certain nombre d’aérodromes militaires dans le Sinaï, sur le canal et sur une base aérienne près du Caire ».

 

Retour au présent, et petite information people en passant : Wikipédia nous apprend des choses sur la famille Amalric...

Mathieu Amalric est le fils de Jacques Amalric, correspondant étranger du journal Le Monde, éditorialiste à Libération, et de Nicole Zand (dont la mère était d’origine juive polonaise de Cracovie), critique littéraire également au Monde. Il passe quelques années aux États-Unis à Washington où son père est correspondant de 1970 à 1973, puis en URSS à Moscou de 1973 à 1977, avant de revenir à Paris suivre sa scolarité secondaire au lycée Charlemagne.

En 2018, rien n’a donc vraiment changé : la guerre israélo-arabe fait toujours la une de l’actualité et les Amalric, cette dynastie du Monde, sont là à travers leur fils. Mathieu a d’ailleurs joué dans Munich – réalisé par Steven Spielberg en 2005 – le rôle d’un agent du renseignement français qui aide le Mossad à retrouver les terroristes de Septembre Noir, le groupe palestinien qui a assassiné 11 athlètes israéliens aux Jeux olympiques de Munich en 1972. Le monde n’est pas si grand que ça...

Pour « venger Munich », le Mossad, dans le cadre de l’opération Colère de Dieu, prend pour cible des responsables de l’OLP, certains des commanditaires présumés ainsi que les représentants de l’OLP en Italie, en France et à Chypre jusqu’au 15 janvier 1991, lorsque, finalement, furent tués les organisateurs du massacre de Munich (Abou Iyad et Abou Mohammed). À été également victime de ces représailles du Mossad Ahmed Bouchiki, Norvégien d’origine marocaine (et frère de Chico Bouchikhi des Gipsy Kings) qui n’avait rien à voir avec la prise d’otages, et qui a été abattu devant sa femme enceinte de leur fils. Il avait été confondu avec Ali Hassan Salameh, numéro deux de l’OLP à l’époque. (Source : Wikipédia)

La chute lente mais sûre du Monde, sur E&R :

Place à la vraie information, chez Kontre Kulture :

Sur l’effondrement généralisé des médias du système, chez Kontre Kulture :

 






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7 Commentaires

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  • #1883433
    Le 20 janvier 2018 à 14:07 par vivi
    La journée d’un journaliste (du Monde) en 1967

    Petit rappel : ce journal a été volé à la Libération, et ses propriétaire actuels ne sont, historiquement, que des receleurs . Le recel est un crime imprescriptible . Pour faire oublier ce péché originel, ce torchon s’est toujours cru obligé de jouer les "grandes consciences"...

     

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  • #1883481
    Le 20 janvier 2018 à 16:03 par culturovore
    La journée d’un journaliste (du Monde) en 1967

    La journée d’un journaliste du Monde aujourd’hui se résume à attendre la dépêche AFP elle même plagiée sur l’annonce Reuters elle même dictée par l’état profond.

    Ensuite il fait Ctrl + C puis Ctrl + V sur une matrice et soumet son article au Ministère de la Vérité qui valide en apposant un tampon.

    Après il vérifie que le virement de ses 9000 euros de salaire mensuel a bien été fait des fois que le gouvernement français ait eu du retard dans le versement de la subvention.

    Enfin, pour se remettre de ses émotions de grand reporter de guerre il va déjeuner à la brasserie des Lilas avec ses invités Juppé, Philippe et Fillion pour avoir les prochaines directives politiques mondialistes à communiquer.

    Quand arrive l’addition, la courtoisie veut que ce soit celui qui invite qui sorte son larfeuille mais en général le politique s’interpose et offre de payer pour tout le monde avec le reste de l’indemnité de député qu’il n’a pas versé à son épouse...

     

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  • #1883661
    Le 20 janvier 2018 à 22:29 par Ose iris
    La journée d’un journaliste (du Monde) en 1967

    À l’époque ils s’emmerdaient à aligner les caractères de plomb (de fonte ?) sur les rails (?), enfin dans le cadre, pour faire une seule page... Travail titanesque ! Le tout à l’envers, pour que çà soit imprimé à l’endroit !
    Aujourd’hui tout est géré par l’intermédiaire numérique pré-programmé ! Une seule épreuve (BAT ?) suffit pour simple vérification.
    L’électronique a permis la simplification des tâches donc de libérer du temps, mais pas du temps libre : pour traiter toujours plus d’informations ! Jusqu’à aujourd’hui où les articles tombent directement sous notre nez via l’écran personnel.
    Une fulgurance technologique qui a emporté avec elle la cadence soutenue des anciens mais qui dominaient encore l’outil. Aujourd’hui c’est le contraire, l’accélération du temps est cette illusion qui trahit notre soumission à la machine : l’info est secondaire, seule compte sa quantité, la saisie semi-automatique est là pour abréger nos doutes, le temps presse !
    Mais cette diffusion instantanée a comme corollaire une liberté de s’exprimer, quoiqu’on en dise, qui n’est plus entravée par le moyen matériel. Nous n’avons plus besoin du journal Le Monde : nous sommes le monde, et ils ne peuvent pas nous retirer cette technologie qu’eux-mêmes utilisent pour nous abreuver de leur propagande !
    La censure sera comme la loi Hadopi : un fiasco !
    Allez Macron, droit devant !

     

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  • #1883845
    Le 21 janvier 2018 à 11:52 par AFP
    La journée d’un journaliste (du Monde) en 1967

    Hormis la colle et les ciseaux, le boulot n’a pas vraiment évolué : trier les dépêches et les arranger un peu - sauf que, de quatre, les principales agences de presse mondiales (qui sont accessoirement occidentales), sont devenues trois.

    Après : vous faites un mauvais procès à Mathieu Amalric, à mon humble avis. Par ailleurs, n’importe qui aurait fait le rapprochement eu égard au patronyme rare et la grand ressemblance physique.

    Je viens de perdre mon père et je me demande ce que je ressentirais de savoir son image hébergée à jamais sur des serveurs Internet publics.

     

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