Frédéric Aigouy est un ex-journaliste de RT France, la chaîne censurée par l’UE de Leyen et Macron. Il propose désormais des analyses géopolitiques sur X.
Sur son compte X, il analyse la folle journée d’Emmanuel Macron, qui s’est cru prince d’une Europe en décomposition, grand résistant à la paix, et à l’axe Trump-Poutine.
Un cas étrange de têtard qui se veut aussi grand que les bœufs.
La « coalition des volontaires » explose en plein vol, l’isolement de Macron est total, même au sein de l’Europe.
Contraint de reconnaître, dans un doux euphémisme, qu’il n’y a pas « d’unanimité » sur la question de l’envoi de troupes en Ukraine, le patron de la startup nation, dans sa fuite en avant perpétuelle, tente un rebranding express.
« Et d’ailleurs nous n’avons pas besoin de l’unanimité pour ce faire »
#Mort_né-La « coalition des volontaires » explose en plein vol, l’isolement de Macron est total, même au sein de l’Europe
Contraint de reconnaître, dans un doux euphémisme, qu’il n’y a pas « d’unanimité » sur la question de l’envoi de troupes en Ukraine, le patron de la startup… pic.twitter.com/9yVYGWiNyo
— Frédéric Aigouy (@frederic_RTfr) March 27, 2025
Il ne propose désormais plus que des « forces de réassurance », qui ne « n’ont pas vocation à être des forces de maintien de la paix », « n’ont pas vocation à être des forces présentes sur la ligne de contact » et « n’ont pas vocation à se substituer aux armées ukrainiennes ».
En dehors, de Londres, « quelques États membres » souhaiteraient y participer, nous assure-t-il pour sauver la face.
Mais vu qu’il n’en cite aucun, il faut comprendre l’Estonie et la Lituanie, les désormais alliés privilégiés de Paris dont la pertinence du virage stratégique sera étudiée pour les siècles à venir.
Évidemment, même en réduisant les troupes occidentales au rang de pots de fleurs, le projet n’a toujours aucune chance d’être validé par les seuls décideurs que sont Moscou et Washington.
Comment dit-on brasser du vent en ukrainien ?
On a eu le général de Gaulle, qui parvint à placer la France dans le camp des vainqueurs en dépit de sa défaite militaire. On a désormais Macron, qui va réussir à placer la France dans le camp des vaincus d’une guerre qui ne la concerne pas. Dans un autre style, c’est une performance tout aussi impressionnante.
Les journalistes tentent de nous vendre la « coalition des volontaires »
Doucement mais sûrement, la paix se dessine autour de la normalisation des relations américano-russes et la levée des sanctions. La mise en œuvre de « l’Initiative de la mer Noire », qui comprend la garantie de la sécurité de la navigation, entrera ainsi en vigueur après la levée des sanctions de la Rosselkhozbank et d’autres organisations financières impliquées dans la garantie des opérations sur le commerce international des produits alimentaires et des engrais et leur (re)connexion à SWIFT.
En substance, c’est la fin de la politique de confrontation mise en place par l’administration Biden qui se joue, une « anomalie » qui cède désormais la place à un retour à la « normalité », souligne Lavrov.
« Nous sommes d’accord sur le fait que l’équipe de Trump veut rendre ces relations mutuellement bénéfiques là où c’est possible, mutuellement respectueuses là où nous ne sommes pas d’accord, et ne pas laisser les désaccords entre les deux plus grandes puissances nucléaires dégénérer en confrontation. »
En clair, l’administration Trump reconnaît les besoins de la Russie en matière de sécurité et comprend que le respect mutuel est la seule voie à suivre. Et se fend donc d’une approche réaliste et axée sur les intérêts. Les siens et ceux de Moscou.
Pendant ce temps, que fait Macron ?
Il veut poursuivre l’aide militaire au régime de Kiev. Poursuivre la politique de sanctions européennes contre la Russie. Jusqu’à l’absurde - jusqu’au suicide économique - puisque, par exemple, la réouverture de Nord Stream, sujet tabou en Europe, fait désormais l’objet de discussions très sérieuses entre Moscou... et Washington.
« Il sera intéressant de voir les Américains user de leur influence sur l’Europe et l’obliger à ne pas rejeter le gaz russe [c’est à dire à l’acheter en payant une dîme au maître américain]. Ce serait surréaliste », a glissé Lavrov.
Et il insiste pour mettre sur pied une « coalition de volontaires », qui non seulement ne verra jamais le jour puisque Washington et Moscou n’en veulent pas, mais isolera durablement la France, qui se positionne aux yeux du monde comme le dernier bastion du belliqueux Empire en décomposition. Zelensky, qui se rend aujourd’hui à Paris, est d’ailleurs en train de le réaliser puisqu’il cherche à « comprendre qui est prêt » à participer à ce mauvais plan marketing.
Concrètement personne en dehors de Londres. Le Canada rien n’est moins sûr, puisqu’il pourrait basculer dans le camp anti-mondialiste – c’est à dire s’ouvrir à la multipolarité – fin avril. L’UE, où quelques États membres commencent à sortir la tête du seau est beaucoup trop divisée sur la question. Reste l’Estonie et la Lituanie en leur nom propre. La présidence française qui souhaite « tirer des conclusions opérationnelles » de sa réunion [de jeudi] va devoir trouver des trésors d’inventivité pour que la propagande parvienne à masquer son inéluctable échec.
« Tout cela n’est que du théâtre politique » : l’armée britannique
ramène brutalement Starmer (et Macron) sur terre
Si en France la grande muette suit aussi docilement que la presse le chefaillon de guerre, la situation est loin d’être aussi simple outre-Manche pour le Premier ministre britannique : « Starmer s’est emballé en parlant de troupes sur le terrain avant même de savoir de quoi il parlait », lâche sans retenir ses coups une source militaire haut placée dans le Telegraph.
Présentée en grande pompe et acclamée par la presse de propagande, l’idée est ainsi très loin d’avoir convaincu en coulisse.
« Que doit faire une force internationale de 10.000 hommes basée dans l’ouest du pays, à plus de 400 km de la ligne de front ? Elle ne peut même pas se protéger elle-même », souligne un autre haut placé dans les colonnes du quotidien. « Quelle est la mission ? Quelle est sa légitimité ? Quelles sont les règles d’engagement ? Comment est-elle commandée, approvisionnée et logée ? Combien de temps est-elle là et pourquoi ? Personne ne le sait. »
Rappelant l’opposition catégorique de Moscou et Washington sur l’envoi de troupes occidentales en Ukraine, ces sources militaires jugent le projet non seulement prématuré mais surtout politiquement motivé. Autrement dit, les deux dirigeants qui s’agitent frénétiquement pour tenter d’exister ne sont pris au sérieux par personne.
Pas de quoi arrêter la fuite en avant d’Emmanuel Macron, qui organise jeudi prochain un nouveau sommet à Paris sur le sujet... pour lequel la liste des invités n’est pas encore connue. Et qui doit, selon le président français, servir « à identifier de manière plus spécifique, plus précise, ce à quoi sont prêts les pays qui veulent aider l’Ukraine ». En clair, il continue de brasser du vent pendant que Washington et Moscou travaillent à la paix.