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La grande peur des classes moyennes

Comment faire face à la pauvreté

On le sait tous : la crise touche toujours les plus fragiles. Il y a des dizaines de milliers de clochards, SDF ou sans-abri en France. Les structures d’accueil arrivent tant bien que mal à canaliser ces désocialisés. Au-dessus, il y a la classe des Français pauvres : jusqu’à présent, ils tenaient avec un emploi pour deux, ou des aides sociales.

 

Les femmes sont les plus touchées : mères célibataires ou épouses quittées, elles font face avec abnégation, pour nourrir les enfants et les envoyer décemment à l’école. Il s’agit d’un tour de force. Le chômage guette, mais n’est pas une fatalité : les Français réagissent avec courage et opportunisme. Tout est bon à prendre. Un directeur de restaurant redevient simple barman, le temps de... retrouver un poste à sa mesure, un intermittent comble les trous avec des revenus complémentaires, on achète des produits moins chers, on part moins en vacances, on calcule les dépenses. On sait tous cela.

La question est : est-ce la faute de la mondialisation, lointaine et anonyme, une évolution inéluctable, ou peut-on faire quelque chose politiquement contre ça ?

La question, nous nous la posons chaque jour sur E&R, parce que nous venons pour la plupart d’en bas, de la France d’en bas. Des classes moyennes. Nous ne convoquerons pas ici les sempiternels chiffres de l’INSEE et autres études statistiques qui en arrivent aux mêmes conclusions : ça devient plus dur pour tout le monde, ou presque.
Bien sûr, on pourrait écrire que 10% des Français possèdent 60% de la richesse nationale, mais il n’est pas sûr qu’une révolution bolchevique remette tout ça à niveau. On connaît l’Histoire.

Alors, que faire ? D’abord, résister, changer nos modes de consommation, sur la base d’une pauvreté, très relative (nous ne sommes pas en Inde), mais acceptée. Car des penseurs, indiens et iraniens, ont déjà théorisé la chose. Une pauvreté régulée est la solution à long terme pour l’humanité. Cela ne veut pas dire qu’il faille abandonner brutalement les vacances au Caraïbes et le foie gras, mais qu’on peut prendre conscience de ces changements, les intégrer, et développer un nouveau mode d’existence. Moins basé sur la consommation non nécessaire (là aussi, les purs écologistes le disent depuis les années 1970), avec une solidarité nouvelle entre tous.

 

Solidarité, la variable d’ajustement

C’est là que le nouveau développement est possible : pas un développement de la consommation, pour amener de l’eau à un système quelque peu pervers, qui se retourne désormais contre les gens, Moloch qui les dévore et les recrache, mais de la solidarité. Des repas en commun dans un immeuble, ou une rue, des achats communs, des prêts entre voisins (les familles sur plusieurs générations faisant déjà office de tampon à la crise), etc., ces choses qui viendront toutes seules. Une cohabitation forcée dans laquelle on devra évidemment partager, mais être moins égoïste.
Ce n’est pas de l’utopie, c’est du pragmatisme.
Même si on n’ignore pas que les dominants comptent sur cette solidarité forcée, afin de ne pas changer le système, qui leur profite. Cependant, qu’ils ne crient pas victoire : cette nouvelle organisation sociale risque de faire dégringoler (doucement, mais sûrement) les derniers étages de la pyramide...

Il est agréable d’avoir de l’argent, pas de problèmes matériels, et pas de contacts avec ses voisins ou son prochain en difficulté. Mais il faut admettre que l’abondance capitaliste a coupé les relations entre les gens. Il est possible que le post-capitalisme les remette au goût du jour. Il ne faut pas avoir peur de la pauvreté, cet épouvantail préféré du libéralisme : c’est juste une autre façon de vivre, et de vivre ensemble. Pas ce vivre-ensemble à la sauce pseudo-socialiste du jour, mais un mode d’organisation horizontal qui pose une nouvelle politique. Celle où les hommes politiques du système d’aujourd’hui ne servent plus à rien.

  Episode 1 :

 

Episode 2 :

 

Episode 3 :

Pauvreté, capitalisme et politique, voir sur E&R :

 






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59 Commentaires

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  • #1355874
    Le 28 décembre 2015 à 15:27 par Albus
    La grande peur des classes moyennes

    "Une vie libre est encore ouverte aux grandes âmes. En vérité, celui qui possède peu est d’autant moins possédé : louée soit la petite pauvreté" Nietzsche

     

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  • #1355890
    Le 28 décembre 2015 à 15:42 par paramesh)
    La grande peur des classes moyennes

    si le système est mauvais : dites lui merde, pas de demi mesure : surtout si vous êtes jeunes, pas un rond et pas d’avenir : partez squatter en forêt ou dans le domaine public, on ne peut même pas vous virer, vous revenez le lendemain. quand on n’a rien on ne peut rien vous prendre. la démerde, le système D, la manche,se nourrir dans les supermarchés, le RSA, n’importe quoi, mais soyez radicaux.
    oui je sais facile à dire, plus difficile à faire,c’est vrai il faut des couilles et se bouger le cul, et surtout se dire que perdu pour perdu autant vivre libres. c’est une solution extrème qui se réussit peut être mieux en équipe, mais par expérience et en solitaire, je vous garantis que ça fonctionne et qu’on redécouvre la vraie vie (j’ai fais ça en corse dans les Agriates plusieurs années car j’aime le poisson et la mer, mon meilleur pote l’a fait dans une grotte en Ardèche, nourri par les gamins du village contre de belles histoires, il a tenu 7 ans).
    on peut vivre avec trois fois rien, mais ce trois fois rien est important, il faut avoir une aptitude ( les paysans aiment les vrais bosseurs) savoir bricoler, avoir un don artistique, n’importe quoi d’utile pour échanger.

     

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    • #1356381
      Le Décembre 2015 à 09:02 par amer
      La grande peur des classes moyennes

      Je suis d ’accord, en realité le mode robinson est le meilleur pour ne pas devenir une merde sans s ’en rendre compte...
      Je pense que les seuls qui survivront dans le monde qui se prépare sont ceux qui apprenent à survivre avec rien, enfin avec très peu d ’argent, qui ont apprit la demmerde ou qui savent se rendre util dans un domaine ou un autre, ceux qui ont appris à se sortir les doigts du cul sans pleurer sur leur sort.
      Le problème c est qu on s ’est habitué à vivre dans un confort " de merde" , et à trop compter sur les aides sociales pour survivre comme des cons devant internet, on est devenus notre propre parasite...de vrais zombies egocentriques 99 pourcent du temps seuls à se pleindre ou à donner des conseils que nous ne suivont pas nous même en tapotant devant un écran... experts en conspiration mondiale mais ne pouvant que constater quand nous sommes honnêtes avec nous mêmes que nous vivons tout les signes de la dechéance et de l ’hypocrisie. Je parle pour moi. Ce monde est en train de detruire mon âme et c ’est bien pire que vivre à la rue, et je ne trouve pas la ressource d’arreter le processus. Il faut aimer et servir du mieux qu on peut les siens, sa famille, ceux qui sont encore présent dans nos vies, et demander sans celle le pardon et l ’aide de Dieu, et prier pour notre salut et celui de ceux qu ’on aime. Dieu est le seul riche, toute les humains sont pauvres et faibles. et les coeurs sont malades et ingrats.

       
  • #1356047
    Le 28 décembre 2015 à 19:00 par Clara Imbert
    La grande peur des classes moyennes

    La pauvreté de la classe moyenne est plus supportable que celle des gens d’en bas, et je suis très bien placée pour en parler. C’est beaucoup de souffrance et de douleur. Il est très difficile d’en parler... On à l’impression que l’on ne s’en sortira jamais. On me dit souvent : "tu pourrais poser pour des magazines de charme et te faire de l’argent facile et rapide..." ce genre de discours... La pauvreté, il faut juste l’affronter avec dignité, c’est tout.

     

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  • #1356119
    Le 28 décembre 2015 à 20:33 par Fdouli
    La grande peur des classes moyennes

    Selon le philosophe F. COUSIN la "classe moyenne" (CM) n’existe plus depuis longtemps. Pour lui il y a la classe "Capitaliste" et le "Prolétariat". Entre les deux il y aurait quelques "Couches sociales" qui s’en sortent plus ou moins bien... mais qui ne forment pas une vraie CM. 

     

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    • #1356676
      Le Décembre 2015 à 16:14 par H Lee
      La grande peur des classes moyennes

      D’après ce que j’ai compris de F. Cousin, 99% de la population fait partie du prolétariat, qui doit être compris comme "tous ceux qui sont obligés de travailler pour vivre", c’est à dire quasiment tout le monde. Le 1% restant, c’est ceux qui détiennent le Capital, font fructifier leur or... font bosser les 99%.

       
  • #1356253
    Le 29 décembre 2015 à 00:16 par Laowen
    La grande peur des classes moyennes

    Les medias nous ont bien laves le cerveau : vivre plus frugalement pour sauver l’humanite et la planete. La verite c’est que l’etre humain dans un environnement sain (proche de la nature dans des villages petite villes) est naturellement respectueux de son environnement et sait vivre confortablement sans extravagences outrageuses... et est heureux dans sa simplicite confortable.

    On nous a conditionner qu’au nom de la survie de l’humanite il fallait choisir la simplicite volontaire mais en fait involontaire pour beaucoup. Hors nous serions tous riches sans exception et pourrions vivre tres confortablement (je ne parle pas d’etre millionnaire) si on n’avait pas le systeme bancaire (interet sur l’argent) et le capitalisme (profits a tout prix).

    Dans les pays qui ont connus des catastrophes financieres comme l’Argentine, la Turquie et maintenant la Grece, les communautes qui ont cree leurs propres monnaies (en dehors du systeme bancaires) ont prospere alors que le reste du pays s’effondrait.

    Sans les banques et le mentalite capitaliste, tout le mondre propererait egalement.

    Mais qui est pret a agir a la source, c’est a dire a arreter completment d’utliser les produits et services bancaires pour n’utliser que de la monnaie alternative ?

    Il y a une monnaie alternative qui est super simple, super rapide a installer, qui coute trois fois rien et qui permet des echanges locaux ET internationaux en moins de 2.

    Ca serait bien que E&R promote ce genre d’alternative financiere.

    J’habite aux US et certains de mes fournisseurs font parti du JEU et donc j’importe des produits francais et canadiens payes en JEU. Et j’accepte d’etre payes par mes clients en JEU s’ils en font parti.

    Les echanges entre humains sont naturels et devraient etre amusant, comme un JEU !

     

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  • #1356286
    Le 29 décembre 2015 à 00:58 par bobforrester
    La grande peur des classes moyennes

    "il n’est pas sûr qu’une révolution bolchevique remette tout ça à niveau. On connaît l’Histoire."

    Ah oui mais c est bien sûr que la revolution conduira aux mêmes conséquences qu en urss un pays pauvre rural et devasté par la guerre civile et les agressions étrangères du début jusqu’à la fin !
    il est bien clair et j en suis reconnaissant à ER de révéler que vous jouez dans le camp d en face sous des dehors dissidents (lol) , louez la cohabitation à la soviétique ( il faut le faire !) la résignation qui conduirait mystérieusement à l écroulement du système etc !! Alors comme ça on à la trouille de la révolution des damnées de la terre ! On est fasciste mais juste au bistrot quoi !
    bon on a compris et je pense que l oligarchie vous tiendra compte de votre "compréhension"

     

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  • #1356319
    Le 29 décembre 2015 à 03:43 par Le pirate
    La grande peur des classes moyennes

    La France qui pleure en silence, en continuant à travailler sans relâche pour ses enfants. Que Dieu lui vienne en aide.

     

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  • #1356829
    Le 29 décembre 2015 à 19:21 par jehan10
    La grande peur des classes moyennes

    @Mojo Risin
    Merci.....pour votre réponse... mais je croix que vous n’avez pas compris ma question : il ne s’agit pas sur le plan psychologique, mais sur le plan physique ....
    Il serait plus judicieux de rassembler nos expériences, nos idées........que de donner des leçons......et puis arrivé à un certain âge ou un âge certain, c’est selon, il est impossible de se battre seul
    Idem, pour les personnes malades et les enfants
    @Gcondor
    Vous êtes jeune, dans les commentaires, vous trouverez des exemples qui peuvent se réaliser suivant chaque cas......Bon courage

     

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  • #1370521
    Le 13 janvier 2016 à 16:10 par Dakodak
    La grande peur des classes moyennes

    Bon, je vais pas être tendre, vous m’en excuserez.

    1/ Oui je plains ces braves gens et la situation que l’on vit depuis des années est plus qu’injuste et que les coupables devraient payer pour ce qu’ils ont fait, souvent sciemment !

    2/ Ces braves gens, en même temps, sont des sortes de "charlie", qui se foutent de votre gueule quand tout va bien, ferment les yeux, oreilles et surtout la bouche quand tout va bien et pleurent quand tout va mal et vous donnent, quand ils sont pas hypocrites et lâches, raison.

    3/ Y a quelques cas soc’ quand même, entre l’ado qui s’adonne au rap avec une chanson comment dire....... Une autre qui est allé se faire engrosser par un gars, certes gentil et responsable (Il ne l’a pas plaqué juste après), le gars qui se plaint mais qui n’arrête pas la cigarette ou tout du moins qui n’essaie pas de diminuer (Je suis fumeur, je sais ce que c’est j’ai diminué depuis très longtemps ma consommation, la première chose que je ferai en cas de coup dur c’est de réduire encore plus ou d’arrêter).

    3/ Ces braves gens sont, passivement, coupables de cette situation en votant toujours pour les mêmes, vous avez beau leur expliquer les choses, y a rien à faire, ils restent sur leurs idées. Ces derniers mois, cela change un peu, les gens ne vont plus voter. Quand tout allait bien, c’était les 3 singes, comme ma future ex-femme qui finalement a craché le morceau en me disant qu’elle préférait mettre des oeillères pour ne pas voir et comprendre tout ça. On en reparlera le jour où elle sera en difficulté le cas échéant, ce que je ne lui souhaite pas, si elle doit perdre son boulot. Pour la cigarette, c’est le même problème, vivant seule avec mon fils, elle commence à voir que financièrement c’est pas évident, mais elle continue à fumer et pas qu’un peu ! Je lui verse pourtant une pension confortable et je l’ai aidé le jour où financièrement elle était à l’ouest malgré les misères qu’elle a pu me faire (C’est elle qui a voulu se séparer, en cause entre autre de mon petit virage politique et religieux, très light mais bon un charlie c’est un charlie, quand on croît tout ce qu’on dit au JT et que ses émissions préférés à la téloche c’est danse avec les stars, the voice, appartement à louer ou je ne sais quoi,.......

    Bref, je les plaindrai vraiment quand ils se poseront les bonnes questions !

    P.S : Francis Cousin a bien raison, ce genre de reportage existait déjà dans les années 90 donc voilà quoi, aujourd’hui la classe moyenne a disparu bel et bien !

     

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  • #1374390
    Le 17 janvier 2016 à 18:29 par karelita
    La grande peur des classes moyennes

    Je vis au RSA Je suis une femme. J’ai Bac + 5. J’ai été licencié de mon dernier travail ( surveillante scolaire ) sans qu’on me dise pourquoi. Ma supérieur, une femme sans diplôme, pistonnée à la mairie m’a uniquement déclaré : " On va arrêté là ". J’ai décidé de couper les ponts avec le monde, de vivre du minimum, je ne consomme rien hormis ma nourriture. J’ai fais une croix sur les enfants, sur la p’tite vie de famille...etc. Je m’en sors grâce à ma grand-mère et à ma détermination. J’avoue que je vole de temps en temps, aussi. ( exclusivement de la nourriture ) pour manger correctement.
    Quant à mon frère, il vit au Laos. Je ne le vois plus.
    Bon courage à tous.

     

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