On ne cache plus la misère. Elle s’étale de plus en plus au grand jour. Dépassant le cadre du clochard de quartier, mémoire folklorique du coin de la rue, elle n’atteint plus seulement quelques individus esseulés que la foule ignore ; elle frappe, ici et là, à notre porte, des couples, des familles entières. La radioscopie que le Secours catholique vient d’en donner dans son rapport annuel (pour 2014), publié ce 5 novembre, est accablante, qui montre, à l’hiver de l’année 2015, des Français de plus en plus pauvres.
[...] Les bénévoles du Secours catholiques ont rencontré l’année dernière 591.200 familles ou personnes seules vivants dans une extrême pauvreté, soit un niveau de vie médian de 535 euros par mois – quand le seuil de pauvreté est de 1.000 euros…
La plupart de ces personnes, de ces familles, parmi les plus pauvres de la population française, ont un niveau de vie inférieur au seuil de pauvreté le plus bas, fixé par l’Insee à 40 % du niveau de vie médian des Français, soit 667 euros. Un niveau de vie qui, en 2014, concernait 2,1 millions de personnes.
Autre chiffre important, la part des étrangers parmi ces plus pauvres : 33,6 %, alors qu’elle n’était que de 20 % en 2000. Une proportion que la crise migratoire, et le défaut de réponse politique, vont malheureusement aggraver pour l’exercice 2015.
Plus grave encore, cet afflux va augmenter le nombre de pauvres, et faire chuter, sans doute aucun, leur niveau de vie déjà si misérable.
Il y a une autre raison à ce triste constat. Si le bourgeois ne met plus aussi facilement la main à la poche, c’est que celle-ci n’est plus si confortablement garnie qu’elle a pu l’être. La classe moyenne s’appauvrit elle aussi, frappée de plein fouet par la politique économique de François Hollande.