Dans la course pour la suprématie militaire mondiale entre l’aigle, l’ours et le dragon, un intéressant article a paru sur la relative inutilité des avions furtifs dans la guerre moderne. Ce qui était valable dans les années 80 ne l’est plus vraiment aujourd’hui pour un certain nombre de raisons, parmi lesquelles l’état d’avancement des radars et des systèmes antiaérien. Nous en donnions un avant-goût l’année dernière :
- Le F-35 ou l’erreur stratégique américaine
Tout amateur de rugby sait que le noble sport fonctionne par phases : à certaines époques, les attaques prennent le pas sur les défenses ; à d’autres, c’est l’inverse. Au rugby-champagne des années 90, les entraîneurs de ce jeu infini et complexe ont répondu par la mise en place de systèmes défensifs très élaborés. Il en est de même dans l’éternelle course-poursuite de l’armement entre l’attaque (aviation, missiles) et la défense (systèmes anti-aérien et anti-missiles). Amusante coïncidence, les périodes sont relativement similaires.
« Les années 90 ont marqué l’apogée de l’attaque, du pouvoir absolu des airs. Durant la première guerre du Golfe (1991), les avions furtifs et missiles américains sont entrés comme dans du beurre irakien ; la guerre du Kosovo (1999) a, pour la première (et dernière ?) fois de l’histoire, vu la victoire de la seule aviation, sans hommes à terre. Cette "dictature du ciel" a alors provoqué, plus qu’une prise de conscience, une véritable révolution mentale dans les principaux états-major de la planète.
Les Russes ont été les premiers à relever le défi avec la création et la fabrication de systèmes anti-aérien et anti-missiles extrêmement performants : les fameux S300 puis S400. Ne s’arrêtant pas en si bon chemin, les labos russes mettent la dernière touche aux S500, capables d’intercepter simultanément jusqu’à 10 missiles balistiques ou hypersoniques volant à Mach 5, et dont le temps de réaction sera de 4 secondes (contre 10 pour le S-400 et... 90 secondes pour l’antique Patriot américain !) On comprend dans ces conditions que l’OTAN soit "préoccupée", le bras armé US faisant déjà face, avec les S300 et S400, à ce que les analystes appellent des "bulles de déni".
- Le S-500 russe, moins cher, plus efficace, et plus commercialisable
L’article d’Atimes rebondit sur la question et remet en cause l’utilité du programme furtif US face à des systèmes antiaérien toujours plus performants. D’autant que le coût du projet est littéralement astronomique (1 500 milliards de dollars rien que pour le F-35). Pas fous, Russes et Chinois sont loin d’avoir tout misé sur la technologie furtive ; si les premiers développent le PAK-50 et les seconds ont déjà sorti le Chengdu J-20, ils préfèrent fortifier la défense, bien moins onéreuse et plus efficace. »