Malgré les menaces américaines, la liste des pays qui s’efforcent de contourner le dollar pour leurs échanges ne cesse de s’allonger. Avec la reconstruction de la Syrie en ligne de mire, Damas a convenu avec Moscou d’utiliser des devises nationales.
Les sanctions, les menaces et les guerres américaines ont un revers : les pays visés s’efforcent de ne plus dépendre du dollar. D’après l’agence Tass, la Russie et la Syrie, cette dernière se trouvant en relatif état de ruines après plus de sept ans de guerre et d’ingérence occidentale, sont convenus de n’utiliser que leurs monnaies nationales dans leurs échanges commerciaux.
Une trentaine d’accords d’investissements, notamment dans le domaine de l’énergie, ont également été conclus. « Accords mutuels, transport, logistique, pour ma part toutes ces problématiques ont été résolues », a annoncé ce 14 décembre Vladimir Padalko, vice-président de la Chambre russe de commerce et d’industrie.
Le responsable s’exprimait à l’occasion de la réunion annuelle, à Damas, de la commission russo-syrienne pour la coopération économique, scientifique et technique. En clair : les deux pays s’affranchiront du dollar pour commercer.
Cette annonce s’inscrit toutefois dans un mouvement plus large de dédollarisation des échanges commerciaux, à l’échelle mondiale. L’Iran et l’Irak ont ainsi décidé en septembre dernier d’abandonner le billet vert pour leurs transactions financières bilatérales. La Chine a pour sa part annoncé qu’elle paierait le pétrole iranien en yuans, tandis que Moscou et Pékin ont affirmé leur volonté d’utiliser leurs devises nationales pour leurs échanges.
À l’occasion du Forum mondial de l’investissement à Moscou le 28 novembre, Vladimir Poutine précisait la position de la Russie quant au statut du dollar, comme monnaie internationale. « Ce n’est pas nous qui quittons le dollar, c’est le dollar qui nous quitte », avait-il estimé, alors que la Russie est sous le coup de sanctions économiques et financières depuis 2014.