Vingt ans après la signature de l’accord de Nouméa, la Nouvelle-Calédonie s’est prononcée dimanche par référendum sur son autodétermination, étape majeure du processus de décolonisation de cette collectivité territoriale du Pacifique Sud contrôlée par la France depuis 1853.
Près de 175.000 électeurs néo-calédoniens ont eu à répondre oui ou non à la question suivante, dont l’intitulé a fait l’objet d’intenses discussions ces derniers mois : « Voulez-vous que la Nouvelle-Calédonie accède à la pleine souveraineté et devienne indépendante ? ».
Avec un taux de 73,68%, la participation pour ce scrutin à 17h00 est largement supérieure à celle enregistrée pour les élections provinciales en 2014 (58,19%).
Les 284 bureaux de vote ont fermé à 18h00 (8h00 à Paris), le dépouillement est en cours, les résultats sont attendus au compte-goutte jusqu’à la proclamation officielle prévue à 22h30 (12h30 heure de Paris).
Située à 16.000 km de la métropole, l’île dispose actuellement d’une large autonomie et reçoit chaque année quelque 1,3 milliard d’euros de financements de Paris.
Les derniers sondages donnaient tous une large victoire au camp du « non », crédité de plus de 60% des voix, mais les deux camps, indépendantistes et anti-indépendantistes, restent prudents.
RÉFÉRENDUM : Journée historique pour la Nouvelle-Calédonie qui vote aujourd'hui pour ou contre l'indépendance. #ReferendumNC2018 pic.twitter.com/dT0oH4RYBi
— Infos Françaises (@InfosFrancaises) 3 novembre 2018
Le référendum est attentivement surveillé par Paris. Le Président Emmanuel Macron s’exprimera à la télévision depuis l’Élysée à 13h00 dimanche (23h00 heures locales) à l’issue de la proclamation des résultats.
4 novembre 2018 : une belle journée pour voter pour l’avenir de son pays ! #NouvelleCalédonie #ReferendumNC2018 pic.twitter.com/QdkysLowAW
— Louise Chauchat (@louisechauchat) 4 novembre 2018
L’organisation de ce référendum constitue le point d’orgue du processus de décolonisation engagé par les accords de Matignon de 1988, conclus après une décennie de violences entre groupes kanaks (populations autochtones) et caldoches (populations essentiellement d’origine européenne).
Ces accords ont été suivis par celui de Nouméa en 1998 conclu entre l’État, le FLNKS et les RPCR. Considéré comme fondateur, cet accord prévoyait qu’au terme d’une période de vingt ans « le transfert à la Nouvelle-Calédonie des compétences régaliennes, l’accès à un statut international de pleine responsabilité et l’organisation de la citoyenneté en nationalité » seraient soumis à référendum.
Un sujet du Monde (toujours très orienté progressisme et antinationalisme) sur le référendum :