Lors de l’examen du budget de la mission « Défense » par les députés de la commission des Finances, le 26 octobre, un amendement défendu par Danièle Obono [France Insoumise] proposait de couper les crédits alloués à la composante aéroportée de la dissuasion nucléaire, cette dernière ne devant alors reposer que sur les quatre sous-marins nucléaires lanceurs d’engins [SNLE] de la Marine nationale.
Or, cette composante aéroportée de la dissuasion donne aux autorités politiques de montrer leur détermination face à un adversaire éventuel (principe de la riposte graduée) et permet de se prémunir contre une possible avancée technologique en matière de détection sous-marine. D’où le rejet de l’amendement de Mme Obono par ses pairs de la commission des Finances.
Cela étant, avec l’apport de l’intelligence artificielle et du traitement massif des données [big data] ainsi que l’arrivée de nouveaux sonars, les technologies de lutte anti-sous-marine ne cessent de progresser.
[...]
Détecter des sous-marins depuis l’espace ? C’est exactement l’objectif du projet chinois « Guanlan » [qui signifie « observer les grandes vagues »]. La révélation de ce projet, le mois dernier, est passée relativement inaperçue. Sauf pour Emmanuel Chiva, le directeur de l’Agence de l’innovation de défense, qui en a fait une analyse sur son blog.
Ainsi, ce projet Guanlan, qui mobilise pas moins d’une vingtaine d’universités et d’instituts de recherche sous l’égide du laboratoire pour les sciences et les technologies mariens de Qingdao, vise à doter un satellite d’un LIDAR [Laser Imaging Detection And Ranging] et un radar micro-ondes afin de pouvoir détecter des objets sous-marins jusqu’à 500 mètres de profondeur.
Système composé d’un émetteur laser, d’un récepteur optique, d’un photodétecteur qui transforme la lumière en signal électrique et de moyens électroniques de traitement du signal, le LIDAR utilise de la lumière (du spectre visible, infrarouge ou ultraviolet) pour détecter des objets. D’où son usage pour la détection de sites archéologiques enfouis sous la végétation, la reconstruction 3D d’environnements ou la télémétrie.
Reste à savoir où pointer ce LIDAR. D’où le radar micro-ondes, qui va détecter les perturbations de la surface de l’eau et permettre ainsi à définir une zone de recherche. Cependant, cette approche a quelques limites, comme par exemple les conditions météorologiques (nuages).
Lire l’article entier sur opex360.com
Cette vidéo de Thales montre que la technologie LIDAR s’est retournée contre les sous-marins :
Un satellite LIDAR chinois bientôt capable de détecter
les sous-marins en immersion ?
L’innovation navale de défense est décidément en plein boom. Après une semaine pendant laquelle j’ai pu parcourir l’excellent salon Euronaval 2018 et découvrir de véritables innovations sur les stands des grands, des moins grands, et des tout petits (notamment au sein de l’exposition Seannovation), un petit retour sur une nouvelle de début octobre, passée relativement inaperçue.
[...]
Pour faire simple, un LIDAR est un radar qui émet des impulsions à fréquences très élevées, dans le spectre visible ou infrarouge des ondes électromagnétiques, en utilisant généralement un laser. L’acronyme LIDAR signifie « light detection and ranging » (le « r » de radar signifiant quant à lui « radio »). Si l’on en parle beaucoup aujourd’hui (toutes les voitures autonomes utilisent un LIDAR, cette technologie est en réalité relativement ancienne. Elle a été développée dans le domaine spatial dans les années 70 : sa première application était l’établissement d’une cartographie de la Lune lors de la mission Apollo 15.
Le LIDAR est également utilisé en archéologie, pour permettre de cartographier une zone en révélant ce qui se cache sous la surface. Et, bien entendu, sous l’eau.
L’idée est de scanner une bande de 100 km de large, tout en étant capable de focaliser le faisceau sur un rectangle de 1 km de large. La question : comment détecter un sous-marin caché dans une zone d’une telle taille ?
L’équipe chinoise a donc dévoilé sa stratégie : coupler le LIDAR à un radar micro-ondes, capable de mesurer le mouvement de la surface de manière extrêmement précise. Le radar recherche ainsi les perturbations de la surface de l’eau qui pourraient témoigner de la présence d’un sous-marin immergé, afin de pouvoir focaliser le faisceau laser sur l’emplacement de la cible présumée.
Le faisceau se focalisera sur la thermocline, c’est-à-dire la couche dans laquelle on observe une inflexion brutale de la température, c’est à dire la frontière entre une masse d’eau froide, profonde et une masse d’eau superficielle plus chaude. Cette zone est généralement exploitée par les sous-marins afin d’éviter la détection (les ondes sonar se propageant différemment en fonction de la thermique sous-marine).
Lire l’article entier sur vmf214.net
La technologie LIDAR appliquée à l’industrie non militaire, ici pour les forêts :
Là pour les trains :