Le gouvernement hongrois a mis en place un vaste plan visant à relancer la natalité. Parmi les mesures, la possibilité pour les couples mariés de contracter un prêt qu’ils n’auront pas à rembourser s’ils font trois enfants.
Afin de relancer sa natalité, la Hongrie a procédé à la mise en place, début juillet, d’un programme mettant à disposition des couples mariés un prêt de 10 millions de florins (environ 30 590 euros) qu’ils n’auront pas à rembourser s’ils font plus de trois enfants. Cette somme pourra être utilisée pour tous les types de dépenses.
D’après le Trésor public hongrois, 2 400 familles ont déjà demandé à bénéficier de ce prêt entre le 1er et le 15 juillet alors que 14 000 familles ont, elles, sollicité un des éléments du programme. Ce plan d’action fait partie de la politique annoncée par Viktor Orbán, lors de son discours sur l’état de la nation en février dernier, qui prévoit de consacrer 4,8 % du PIB à des programmes de soutien à la famille et d’encouragement à la procréation.
Toutefois, afin d’être éligibles à cette mesure, les couples doivent répondre à des critères spécifiques : être mariés (dont au moins l’un des deux conjoints pour la première fois), la femme doit avoir entre 18 et 40 ans et l’un des deux doit avoir payé des cotisations sociales en Hongrie au moins 180 jours sur les trois dernières années. Si le couple met au monde un bambin dans une période de cinq ans, les intérêts de leur prêt seront suspendus à vie et leurs mensualités interrompues pendant trois ans. La naissance d’un deuxième chérubin leur laissera une autre pause de trois ans. Au troisième nourrisson, le capital restant dû est effacé. L’adoption fonctionne également.
Si le couple ne parvient pas à procréer dans les cinq ans ou divorce, il devra rembourser tout ce qu’il a emprunté, ainsi que les intérêts. Il aura pour ce faire une période de quatre mois (120 jours). Les époux seront exemptés de remboursement s’ils arrivent à produire un certificat médical expliquant pourquoi ils n’ont pas eu de descendance.
Lutter contre le déclin démographique
Comme beaucoup de membres de l’Union européenne, la Hongrie souffre d’un manque de main-d’œuvre, les ouvriers préférant quitter le pays pour bénéficier de salaires plus élevés. Pour contrer ce phénomène, Viktor Orbán et son parti, le Fidesz, veulent privilégier une croissance démographique en lien avec la famille plutôt qu’avec l’immigration de masse. « Nous n’avons pas besoin de chiffres mais d’enfants hongrois », avait-il expliqué lors de son discours sur l’état de la nation.
« Les gens voudraient que le Hongrie reste un pays hongrois et favorise la vie de famille », a expliqué, auprès de nos confrère d’Euronews, le bureau de la communication internationale du gouvernement hongrois. Le taux de fécondité moyen dans l’UE s’établit à 1,59 enfant par femme alors qu’il n’est que de 1,49 en Hongrie. Enfin, le pays a perdu presqu’un million d’habitants en moins de 40 ans, passant de 10,7 millions d’âmes au début des années 1980 à 9,8 millions en 2018.